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J. M. W. Turner. Les carnets secrets

« Shocking !» La réputation de pruderie de nos voisins d’outre-manche n’est pas toujours usurpée. Essayez d’aller voir, à la Tate Britain, les dessins érotiques de William Turner. C’est l’expérience que nous avons pu faire, avec deux autres confrères journalistes, l’auteur et les éditeurs du très beau livre qui leur est consacré. Le musée avait pourtant été averti de notre venue, et de son objet. Et nous avons vu, montré avec beaucoup de gentillesse, les très nombreuses gouaches que l’artiste réalisa à Petworth, chez Georges Wyndham, troisième Earl (comte) d’Egremont, que l’on nous disposait bien sagement sur des pupitres. Mais aucun dessin ne serait-ce qu’un peu licencieux. Comme nous demandions alors à voir les carnets, où sont conservés certaines de ces feuilles, on accéda très aimablement à notre demande. Nous ne pouvions toucher les précieux carnets, on les feuilleta donc devant nous. En évitant soigneusement les œuvres en question, mais en s’arrêtant, avec des mines de comploteur, sur deux ou trois dessins de nus qui n’auraient pas fait rougir un premier communiant. Bref, pour voir les originaux, c’était raté. Heureusement, il reste le livre.

Celui-ci est écrit avec beaucoup de verve par Alain Jaubert, l’auteur de la très renommée - et à juste titre - série Palettes, l’une des rares émissions de qualité consacrée à l’art jamais diffusée à la télévision française. Il conte l’histoire de ces œuvres que l’on crut pendant très longtemps avoir disparu. John Ruskin, en effet, s’était vanté d’avoir détruit l’objet du délit. Gardons-nous cependant de trop accabler l’écrivain (et artiste) à qui l’on doit sans doute, comme le rappelle l’auteur, d’avoir sauvé une grande partie du fonds qui fait aujourd’hui la gloire de la Tate.
Les confidences de Ruskin furent recueillies par Frank Harris. Après avoir découvert les œuvres érotiques, voire pornographiques, il fut pris d’un dilemme : « Que devais-je faire ? Pendant des semaines, je fus tourmenté de doute,…

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