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Introduction à la haute école de l’art de la peinture

Auteur : Samuel Van Hoogstraten

En 1678 paraît à Rotterdam l’Inleyding tot de Hooge Schoole der Schilderkonst… (Introduction à la haute école de l’art de la peinture) de Samuel van Hoogstraten dont Jan Blanc vient donc de donner chez Droz une traduction française. La publication dans notre langue de sources néerlandaises anciennes sur l’art est un événement trop rare pour ne pas se féliciter de cette parution.

La rareté et souvent la relative insignifiance de la littérature artistique produite dans les Pays-Bas (que nous désignerons ici sous leur nom historique de Provinces-Unies pour éviter la confusion avec les Pays-Bas espagnols où la situation est, à cet égard, moins brillante encore) au cours du XVIIe siècle est un fait bien connu. Le paradoxe apparaît d’autant plus frappant qu’au même moment, ce qu’il est convenu d’appeler la peinture hollandaise connaît un éclatant apogée qui lui vaudra de compter parmi les plus influentes écoles picturales européennes. Surgeons de la féconde tradition picturale des anciens Pays-Bas, la seule capable de rivaliser dans la durée avec la tradition italienne, fruits inattendus d’une sécession religieuse et politique avec la couronne espagnole, les peintres établis dans les Provinces-Unies produisirent par milliers des chefs-d’œuvre qui constituent autant de jalons essentiels dans l’histoire de presque tous les genres de la peinture. La puissance, l’originalité, la variété, l’abondance de la peinture hollandaise durant son « Siècle d’or » sont d’autant plus remarquables lorsque l’on considère la superficie, fort modeste, de la région concernée et le nombre de ses habitants relativement à la population européenne. Défenseurs intraitables de leur jeune nation, incroyablement tenaces, prodigieusement industrieux, les Hollandais surent faire de ce petit pays dont une partie des terres était sous le niveau de la mer, une grande puissance mondiale, ce que nul n’ignore, mais on n’a pas suffisamment insisté sur le fait que les Provinces-Unies s’imposent, durant la même période, comme une véritable « puissance artistique » européenne appuyée sur un marché de l’art très dynamique dont le cœur est Amsterdam et nourrie par le génie (et le nombre) de ses peintres. Or, s’il y a synchronie absolue entre le miracle hollandais qui voit les Provinces-Unies atteindre en quelques décennies le rang de puissance économique et coloniale majeure et l’âge d’or pictural hollandais, si la littérature en langue néerlandaise connaît dans le même temps, pour la première fois, une forme d’accomplissement (citons pour mémoire le grand nom de Joost van den Vondel), les citoyens des Provinces-Unies, les littérateurs, les artistes eux-mêmes ne surent, en général, pas plus se faire les historiens de l’événement artistique dont ils étaient les témoins et les acteurs qu’ils ne surent produire une pensée véritablement pertinente dans le domaine des arts plastiques. Il conviendrait pourtant de nuancer. Un virtuoso (il faudrait dire ici un liefhebber) comme le très érudit et…

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