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Hodler Festival

L’année 2018 est le premier centenaire de la mort du peintre suisse Ferdinand Hodler (Berne, 1853 – Genève, 1918). L’artiste, pendant longtemps réduit à ses figures de guerriers héroïques pour la célébration de batailles suisses (Marignan) est, depuis une quarantaine d’années, admiré dans toute la diversité de ses talents (paysages, compositions symbolistes, représentations de la mort). Le musée d’Orsay a ainsi acquis en mars deux portraits, celui du jeune Werner Miller (1899), le fils d’un mécène de l’artiste, et celui de Mathias Morhardt (1913), écrivain et journaliste, pour faire voir, à côté du Bûcheron, comment Hodler « sait comme nul autre modeler l’âme à travers le corps » (Klee). Différentes manifestations en Suisse participent à cette célébration de l’artiste [1].

Musée d’art de Pully. Hodler et le Léman. Chefs-d’œuvre de collections privées suisses

En 1871, Le jeune Hodler alors âgé de 18 ans, quitta Langenthal, dans le canton de Berne, pour gagner Genève à pied, selon le récit autorisé de sa vie. Il s’installa dans la ville du bout du lac pour mieux étudier les paysages d’Alexandre Calame, et Barthélemy Menn, un disciple local de Corot, l’invita à suivre ses cours, mais le peintre ne cessa de faire de nombreux allers et retours avec l’Oberland bernois. Le tableau du Juif errant (vers 1910), représenté dos au lac, évoque sans doute ce statut de perpétuel migrant, alors que Hodler, à force de participer à des concours, de créer des scandales par ses œuvres, mais aussi après avoir réussi à créer un imaginaire visuel pour l’histoire de la Confédération helvétique, était devenu un artiste reconnu.
Déjà spécialisé dans la peinture de paysage en 1870, longeant forcément le lac Léman pour arriver à Genève, Hodler ne semble pourtant pas avoir vu le lac. Sa première représentation du Léman se fait sans doute en atelier : une copie d’une lithographe aquarellée d’Henri-John Terry représentant la ville d’Yvoire en France. Le plein-airisme auquel l’initie Menn l’entraine plutôt vers le sud de Genève, au bord de l’Arve : le peintre a alors besoin comme motifs de l’eau qui coule, d’une végétation abondante et diversifiée, pour évoquer une atmosphère baignée de lumière.

1. Ferdinand Hodler
Le Léman vu de Chexbres, vers 1904
Huile sur toile, 81 x 100 cm
Collection Christoph Blocher
Photo : SIK-ISEA, Zurich/Philipp Hitz
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Le lac : « une peinture matricielle »

Si, alors que le peintre est à Genève, le lac apparaît quelque fois discrètement au fond de ses peintures d’histoire (comme L’Amour), c’est simplement à partir de 1895 que le thème du Léman va s’imposer à lui, au point de constituer plus de la moitié des paysages avec un lac, qui forment eux même un tiers de ses 598 paysages. Dès lors, ainsi que l’explique Diana Blome dans son essai du catalogue d’exposition, pour ces paysages (comme également pour les représentations des montagnes ou du lac de Thoune) « l’objectif n’est plus de fixer un instant…

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