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Félix Ziem. « J’ai rêvé le beau »

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Félix Ziem. « J’ai rêvé le beau ». Peintures et Aquarelles

Paris, Petit Palais. Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, du 14 février au 4 août 2013.

Il est dommage que la belle exposition consacrée à l’inclassable Ziem ne soit pas l’occasion d’offrir un catalogue de référence digne du travail remarquable des deux commissaires plutôt que la reprise pure et simple de celui de l’exposition de Martigues [1] aux essais infiniment trop rapides.


1. Félix Ziem (1821-1911)
Constantinople, la barque de la sultane, s.d.
Huile sur toile - 130 cm x 164 cm
Paris, Petit Palais
Phot : Marion Debain
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2. Félix Ziem (1821-1911)
Khartoum, coucher de soleil, 1885-1890
Huile sur panneau - 63,5 cm x 81 cm
Paris, Petit Palais
Phot : Marion Debain
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L’exposition, en revanche, offre pour beaucoup une vision nouvelle de l’artiste, catalogué comme « orientaliste » ou « peintre de l’Ecole de Barbizon » – la première catégorisation étant extrêmement réductrice, la seconde absolument fausse. Et pour le visiteur qui entre dans les lieux, ce ne sont qu’explosions de lumières qui l’attendent entre soleils couchants et soleils levants, canaux vénitiens bariolés ou Bosphore laissant dans un lointain brumeux minarets et coupoles et au premier plan gondoles ou vaporetti vénitiens, felouques ou caïques stambouliotes, tartanes provençales. Parmi ces images l’une retient l’attention parce qu’elle semble un puzzle composite pour amateur d’art, un véritable caprice pictural : La Barque de la Sultane (ill. 1). Ziem, dans une de ces compositions qu’il affectionne, trace une ligne d’horizon très basse qui lui permet d’installer un ciel lui-même divisé avec, au-dessus des eaux, en son centre un soleil au jaune éclatant, mais occupant par son irradiation pratiquement la moitié de la toile sur sa hauteur. Ainsi se répondent le bleu marin et le bleu céleste qui forment les bordures horizontales du tableau. A gauche, dans le lointain, il place une coupole (Sainte-Sophie ? mais qu’importe, la symbolique est ici plus importante que le réel) entourée de ses minarets ; à droite, émergeant d’un improbable bosquet d’arbres mangeant le ciel de ses ramures au vert sombre une felouque glisse vers le centre du tableau, encombrée d’esclaves alors qu’à sa poupe s’étale, seule tache claire de la composition dans sa nudité, la Sultane dans la posture renversée de la Vénus d’Urbino. Certes Il s’agit bien de Constantinople (que l’artiste a visité au cours de son « voyage en Orient » en 1856 [2]), mais d’une Constantinople « rêvée » ou fantasmée, reconstituée – y compris au travers d’une évidente réminiscence culturelle empruntée au Titien – plus que d’une ville saisie sur le vif. Abstraction faite des éléments de décor et d’animation, c’est le même tableau que Ziem nous propose avec Khartoum, coucher de soleil (ill. 2) : un soleil central bas sur un fleuve, une partition de la toile largement dominée par un ciel au jaune s’amuissant vers le haut de manière à laisser une bande bleutée frangée de nuages au bord supérieur. Et c’est encore le même schéma qui prévaut…

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