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De la quiétude dans la nudité

Il est conseillé de vérifier la date de parution de cet article avant de le prendre trop au sérieux.

Jeanne Poisson n’est plus. L’immense historienne et sociologue de l’art, celle qui a formé tant d’élèves qui, aujourd’hui, la pleurent, est partie bien trop tôt.
Elle nous avait adressé, peu avant l’issue fatale, son dernier article dont elle souhaitait que ce fût La Tribune de l’Art, sa Tribune de l’Art comme elle aimait à dire, qui le publiât.

Aujourd’hui, dimanche 1er avril 2007, nous livrons au public ce texte ultime, qui fera date. Jeanne Poisson y revient sur une notion remise récemment au goût du jour par le ministre de la Culture, et qui puise aux fondements même de l’histoire de l’art : les nus calmes (qui pourront être prêtés à Abu Dhabi). Nous ne remercierons jamais assez Renaud Donnedieu de Vabres d’avoir ainsi donné l’occasion à celle qu’André Chastel appelait « la meilleure d’entre nous » de quitter la scène sur cet essai d’une calme nudité.

De la quiétude dans la nudité


1. Annibale Carracci (1560-1609)
Hercule entre le vice et la vertu (Ercole in bivio), 1596
Huile sur toile - 167 x 273 cm
Naples, Museo di Capodimonte
Photo : D. R.
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Qu’est-ce qu’un « nu calme » ? Quand la question fut posée à Roland Barthes, à l’occasion de la série de conférences qu’il donna en 1973 au collège de Moscou publiée sous le titre Approche du tranquille dans le plus simple appareil sémiologique, l’écrivain structuraliste se garda bien de donner le moindre exemple de représentation dans ce qu’il est convenu d’appeler les arts visuels. Est-ce à dire que le « nu calme » n’y existe pas ? Certes non, mais probablement la sémiotique ne présente-t-elle pas des schèmes d’analyse totalement transposables.

En histoire de l’art, on doit probablement à Umberto Eco d’avoir approché le mieux cette catégorie esthétique à travers ce qu’il nomme « il nudo placido » dans son Antropologia estetica del nudo (1999). Dans ce texte fondamental et trop peu connu, l’auteur, en se fondant sur certaines des conclusions de Winckelmann, dresse les…

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