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Contrées de Aloys Zötl

Auteur : Victor Francès.

Restées inconnues pendant de longues décennies, les très étonnantes aquarelles d’Aloys Zötl ont séduit nombre de collectionneurs, de personnalités et de marchands depuis leur dispersion à l’Hôtel Drouot en 1955 et 1956 sous le marteau de Maurice Rheims. André Breton, qui préfaça la seconde de ces vacations, ne fut pas le moindre des collectionneurs (il acquit onze de ces feuilles) à admirer les œuvres de cet ouvrier teinturier autrichien, peintre « amateur » qui, tout au long de sa vie, de 1832 à 1887, date de sa mort, s’appliqua à « dresser le plus somptueux bestiaire qu’on eût jamais vu » (dixit Breton). Et l’on comprend quelle séduction put exercer le monde étrange de Zötl sur les surréalistes. L’homme était simple, ne voyagea guère, et demeura toute sa vie à Eferding. Depuis son plus jeune âge, toutefois, Zötl, dessinait et maniait la couleur avec passion. S’il ne quitta jamais sa région, c’est par le livre qu’il découvrit le monde : de nombreux ouvrages d’histoire naturelle ou d’ethnographie composaient sa bibliothèque. En deux ventes (1955 et 1956) ce sont plus de trois cents aquarelles précisément datées et signées qui furent dispersées (Breton en possédait lui-même onze). Malgré deux ou trois publications (pas d’ouvrage significatif depuis la fin des années 1970 [1]) aucune exposition d’ensemble, aucun inventaire illustré ne permit d’apprécier, sauf au moment de ces ventes déjà historiques, le travail de ce naïf qui n’en était pas un. Le bel album publié par les éditions Langlaude ne consiste pas en une biographie de l’artiste ou une étude savante ; si un assez court texte à la fois précis et poétique de Victor Francès le préface, il s’agit surtout de livrer au public un corpus d’une quarantaine des images rêvées par Zötl, dont nombre n’ont jamais été reproduites jusqu’ici.

1. Aloys Zötl (1832-1887)
L’Hyène. Canis Hyaena, 1831
Aquarelle sur papier - 28,3 x 37,5 cm
Collection particulière
Photo : Studio Christian Baraja
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