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Bruxelles, une capitale impressionniste

Giverny, Musée des impressionnismes, du 11 juillet au 2 novembre 2014

1. Théo Van Rysselberghe (1862-1926)
La Libre Esthétique
Arts graphiques & Arts plastiques, 1896
Lithographie - 90,5 x 68 cm
Bruxelles, Musée d’Ixelles
Photo : Musée d’Ixelles / Mixed Media
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Les Français regarderont sans doute d’un œil dubitatif voire suspicieux, les affiches annonçant la nouvelle exposition du Musée de Giverny : « Bruxelles, une capitale impressionniste » ? Ça n’a aucun sens, en apparence.
Organisée en collaboration avec le Musée d’Ixelles qui conserve un fonds d’œuvres important constitué à partir de la collection d’Octave Maus, cette exposition démontre que Bruxelles, à la fin du XIXe siècle, ne se contenta pas d’accueillir les impressionnistes français dans ses Salons, qui furent des lieux d’émulation pour les avant-gardes internationales. Il y a bien eu un impressionnisme belge, spécifique à ce jeune pays indépendant depuis 1830. Bruxelles est alors une ville chantier, en plein essor industriel, une nouvelle nation se construit et les artistes participent à la création d’une identité nationale tout en s’ouvrant à la modernité européenne.
Le parcours, qui ne réunit que des peintres belges ou presque [1] commence par le réalisme et une série de paysages précurseurs de l’impressionnisme. La peinture en plein air, faite d’effets de lumières et de matières, libérée de tout anecdote, se développe au cours des années 1860, dans la lignée des peintres de Barbizon qui ont aussi exposé leurs toiles en Belgique. Louis Artan et Jean-Baptiste Degreef traduisent, dans les années 1870, des ciels mouvementés, épais et palpables, qui menacent les mers ou les plaines ; puis surgit L’Éclair de Guillaume Vogels, s’agitent les flots d’Isidore Verheyden dans des tableaux presque abstraits. Hippolyte Boulenger, autour de qui se forma l’école de Tervuren - sorte de Barbizon flamand – peint avec fougue et à grands coups de brosse les vibrations des cieux, Le Soir après l’orage.
Ce nouvel élan fut porté par la Société libre des beaux-arts, créée en 1868, en opposition à l’art académique. Elle réunit Louis Artan, Louis Dubois, Constantin Meunier, Félicien Rops, Alfred Verwée et bien d’autres, tandis que, parmi les membres d’honneur, on compte Millet, Daumier, Daubigny, Théodore Rousseau ou encore Courbet dont l’influence sur cette génération de peintres est évidente. La société organise des expositions jusqu’en 1875 et s’appuie sur la revue de L’Art Libre dirigée par Camille Lemonnier qui résume ainsi les nouvelles aspirations de ces artistes : « faire de la peinture saine et forte, sans jus ni recette ; en revenir au sens vrai du tableau aimé non pour son sujet mais pour sa matérialité riche, comme une substance précieuse. » [2]

2. James Ensor (1860-1949)
Vue de Bruxelles, 1885
Huile sur toile - 100 cm x 81 cm
Liège, Musée des Beaux-Arts
Photo : Liège, musée des Beaux-Arts - BAL
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Le musée de Giverny évoque ensuite les deux principaux groupes…

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