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Brueghel, Rubens et leurs contemporains. Dessins nordiques du Musée des Offices à Florence

Paris, Fondation Custodia, du 2 octobre au 30 novembre 2008.

Loin du tintamarre médiatique qui accompagne certaines manifestations parisiennes de la rentrée, l’institution de la rue de Lille poursuit sa tradition d’excellence en matière d’exposition d’arts graphiques en présentant à Paris un remarquable choix de 72 feuilles d’artistes originaires des anciens Pays-Bas, des Pays-Bas espagnols ou des Provinces-Unies tirées du prestigieux Gabinetto disegni e stampe des Offices (GDSU) de Florence. Représentant moins d’un centième de l’océan de dessins et d’estampes qui compose les collections graphiques florentines (plus de 100 000 feuilles), les œuvres nordiques sortirent progressivement de l’ombre à la faveur d’expositions organisées à partir de la fin des années 1940. Partiellement étudié, non sans perspicacité, par Emil Reznicek à l’occasion de l’exposition La Mostra di designi fiamminghi e Olandesi (Florence, 1964), le fonds nordique fit l’objet, en 1975, d’un catalogue systématique établi par Wouter Kloek, l’un des commissaires (le second étant Bert Meijer) de la présente exposition. Non illustré, l’ouvrage a fourni cependant un socle solide pour toutes les études postérieures.

1. Maarten van Heemskerck (1498-1574)
Le Fatum et la Chute du Monde effréné
Plume et encre brune - 20,4 x 26 cm
Florence, Galleria degli Uffizi
Photo : D. R.
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Rarement montrées depuis 1964, souvent méconnues, les feuilles de cette sélection offrent un fascinant panorama du dessin des Pays-Bas méridionaux et septentrionaux entre le début du XVIe siècle et le tournant des XVIIe et XVIIIe siècles, mettant notamment l’accent (et ce, dès le premier dessin présenté : un Supplice de Brunechilde (ou Brunehilde), reine des Francs, vers 1510, balançant - on n’ose pas dire écartelé - entre les Flandres et Venise) sur l’intensité et l’étroitesse des relations artistiques unissant le Nord et le Midi et singulièrement les anciens Pays-Bas et l’Italie. On voudrait pouvoir tout citer ou presque ; on se bornera à mentionner quelques dessins majeurs (ou, plus subjectivement, qui nous ont plu) telle cette belle étude de Lucas de Leyde (cat. 3) pour son Saint Jérôme maussade gravé en 1521 sorte de réplique à deux Saint Jérôme de Dürer, le tableau aujourd’hui à Lisbonne peint par le maître de Nuremberg dans les anciens Pays-Bas la même année et le célébrissime burin de 1514. Bien que montrée plusieurs fois ces dernières années (nous confessons ne jamais l’avoir vue auparavant), la grande Vue de ville imaginaire assiégée du cercle de Joachim Patinier (cat. 8) est une feuille décidément séduisante où l’œil se perd, malheureusement un peu desservie par la reproduction du catalogue. Avec Gossaert (cat. 9), originaire de Maubeuge, qui ouvre la voie (du moins dans la tradition historiographique) du « voyage en Italie » qui conduira en masse les artistes du Nord vers les grands foyers artistiques de la péninsule et Rome et Pieter Coeke van Aelst (cat. 11), s’amorce le temps d’un « romanisme » foisonnant…

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