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Rodin, la lumière de l’antique

Paris, Musée Rodin, du 19 novembre 2013 au 16 février 2014

1. Satyre au repos
début du llème siècle après J.-C.
Marbre
Paris, Musée Rodin
Photo : Angèle Dequier.jpg
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Quel rapport entre Rodin et Polyclète ? Aucun a priori. L’un obéit à la Nature [1], l’autre incarne le Beau idéal. Et pourtant, le Musée Rodin, après le musée d’Arles [2], propose de contempler l’œuvre du sculpteur à la lumière de l’antique. Et ça fonctionne.
On découvre tout d’abord qu’Auguste Rodin fut un insatiable collectionneur, au point d’accumuler plus de 6000 pièces, grecques, étrusques, romaines, orientales, qu’il confrontait à ses propres sculptures, à Meudon, à l’hôtel Biron ou même dans des expositions. Le musée sort ainsi de ses réserves un florilège de cette collection - près de quatre-vingt-dix pièces plus ou moins fragmentaires (ill. 1) -, complété de quelques prêts prestigieux comme la Vénus accroupie du Louvre ou des moulages de statues célèbres - le Diadumène, la Vénus de Milo, le Torse du Belvédère... - que les commissaires confrontent à quarante-cinq sculptures et dix-sept dessins du maître.
Bien sûr certains titres comme Cybèle ou Aphrodite, ainsi que la nudité « héroïque » de la plupart des figures renvoient explicitement à l’Antiquité, tandis que la Cariatide tombée portant sa pierre joue avec ces références et les détourne. Mais il arrive souvent que l’Antiquité soit convoquée a posteriori dans l’art de Rodin, qui délaisse sans remords le sujet ; c’est la forme qui l’intéresse, avant tout, pour elle-même ; il ne l’assujettit pas à une idée, il la baptise ensuite, quand c’est nécessaire. Ainsi L’Âge d’Airain, référence à Hésiode, fut d’abord Le Vaincu, le Soldat blessé, mais aussi L’Éveil de l’Humanité, exprimant ainsi deux idées contraires. Isis, c’est avant tout une femme couchée sur le dos qui, une fois redressée, présente une étrange ressemblance avec l’Isis du Parthénon. L’Antiquité surgit en aval, elle est ce qu’il reste quand tout est oublié. « L’erreur c’est de commencer par…

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