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Oui M. le Maire, bien sûr M. le Député, à vos ordres M. le Ministre

Jardin de l’Évêché et Musée des Beaux-Arts de Tours
Photo : Véronique Dujardin
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La nouvelle loi patrimoine vient d’être adoptée. Grâce à la mobilisation des défenseurs du patrimoine, à celle de certains fonctionnaires du ministère de la Culture (notamment les Architectes des Bâtiments de France), d’associations d’élus et de certains parlementaires, son contenu est heureusement moins désastreux que la première mouture qu’avait présentée initialement le directeur des Patrimoines Vincent Berjot. Nous reviendrons sur cette loi qui, si elle n’est donc pas la catastrophe annoncée, n’est pas pour autant une bonne loi.

Mais à quoi sert de faire des lois si celles-ci sont suffisamment souples pour ne pas s’appliquer dès lors que des enjeux de pouvoir sont en cause ? Car on le constate de plus en plus, la loi n’est valable que pour les particuliers, lorsque l’ABF fait bien son travail et qu’il ne s’agit que de changer une fenêtre ou de modifier la couleur d’un crépi. Les petites atteintes au patrimoine sont souvent réprimées, les grosses ne le sont jamais ou presque dès qu’un ministre, un élu, un président d’établissement public ou un industriel influent sont à l’origine des travaux. Il n’y a plus alors de monument historique, plus d’abords, plus de secteur sauvegardé, plus de site classé. Le ministère de la Culture accepte tout ou presque car le mot d’ordre est général : surtout pas de vagues !

Les exemples sont innombrables, et il suffit de lire La Tribune de l’Art pour les trouver. Le dernier en date concerne la Ville de Tours. Il suffit qu’un entrepreneur local très influent veuille donner une collection (dont l’intérêt réel reste à démontrer) en demandant la construction d’une aile collée à un monument historique, sur un jardin remarquable, en plein secteur sauvegardé, avec le soutien du maire, pour que le ministère de la Culture lui donne son accord ! Le plan de sauvegarde est pourtant là pour interdire formellement toute…

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