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Le symbolisme suisse. Destins croisés avec l’art européen

Auteur : Valentina Anker

On doit se féliciter que paraisse, et sous une plume aussi avertie, un ouvrage d’ensemble consacré au symbolisme suisse, sujet jamais traité jusqu’ici, sinon de façon fort fragmentaire. Que certains artistes helvétiques aient bénéficié de monographies ne consolait guère, en effet, de l’absence d’une synthèse qui était fort attendue ; une poignée d’expositions, comme celle organisée à Soleure en 2000, n’épuisait certes pas le propos, loin s’en faut. L’ouvrage de Valentina Anker, courageusement mis en œuvre par les éditions Benteli et soutenu par un important mécénat, livre ainsi une somme qui ne se contente pas de traiter quelques grands noms sur le mode apologétique ou, à l’inverse, de noyer le propos par un essai irraisonné et de sombrer dans l’amphigourisme si fréquent dès qu’il s’agit de symbolisme ; l’ouvrage est clair et structuré, ses partis pris limpidement défendus et illustrés. La tache n’était certes pas aisée. A la difficulté intrinsèque qui s’attache à cette tendance artistique aux contours bien difficiles à cerner, s’ajoutaient les questions de définition du domaine choisi. Qu’est-ce que la Suisse sur le plan artistique à la fin du XIXe siècle ? A cette question pertinente, la plupart des auteurs se contentaient jusqu’ici de répondre en éludant le problème, la réduisant à Ferdinand Hodler ou, plus radicalement encore, rejoignaient, d’une certaine manière, le Patrick Modiano de Villa triste : « La Suisse, ça n’existe pas ». Or, Valentina Anker nous convainc que, bien au contraire, la Suisse existe d’autant qu’elle est multiple, n’en déplaise à ceux qui aimeraient la dépecer au profit d’écoles nationales selon une méthode grossière : à l’Italie le Tessin, à l’Allemagne, la Suisse alémanique, à la France, ou plus exactement à Paris, la Suisse romande, quant aux Grisons, il faudrait les partager entre l’Autriche et l’Italie. La diversité de la confédération, tant géographiquement que sur le plan culturel et linguistique n’est pas ignorée par l’auteur…

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