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L’arroseur arrosé

Le rapport demandé à la commission présidée par René Rémond par le Ministre de la Culture et ayant pour objectif de déterminer les monuments susceptibles d’être cédés par l’Etat à des collectivités locales (région, département ou commune) vient d’être rendu public.
Nous sommes a priori extrêmement hostiles à la décentralisation culturelle prônée par le ministère, pour de nombreuses raisons que nous avons eu l’occasion d’exposer ici même (voir éditorial du 22 juin 2003). Il était donc intéressant de se pencher sur les conclusions de ce texte.

Le résultat des travaux de la commission, composée de personnalités compétentes, est conforme à ce que l’on pouvait en attendre : elle recommande que les monuments les plus importants soient conservés par l’Etat.
Il n’y a rien, pour l’essentiel, d’absolument scandaleux dans ses conclusions. On peut juste s’étonner de trouver, dans la liste de ceux pouvant être cédés (sans que la commission estime cependant ce transfert souhaitable, subtile rhétorique), des bâtiments tels que l’hôtel Jacques Cœur de Bourges, l’un des fleurons de l’architecture civile du XVe siècle, ou certains châteaux comme celui des ducs d’Epernon à Cadillac. On se demande en revanche quels départements ou régions verront un intérêt à récupérer des monuments moins connus et donc peu susceptibles de se révéler « rentables » (pour peu que la vocation d’une monument soit d’être rentable).

Mais poser une question retorse à des gens intelligents est toujours dangereux : le plus intéressant est dans la conclusion, astucieuse et d’ailleurs parfaitement logique. Si celle-ci devait être prise au pied de la lettre, le rapport pourrait bien se retourner contre l’objectif initial du ministère (le vrai, c’est-à-dire désengager financièrement l’Etat).
En effet, on peut y lire le vœu suivant : « Si cet exercice a bien eu pour objectif et raison d’être d’introduire un peu d’ordre et de rationalité dans la répartition du patrimoine entre l’Etat et les collectivités…

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