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Jean-Louis Forain (1852-1931). « La Comédie parisienne »

Paris, Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris du 10 mars au 5 juin 2011
Memphis, The Dixon Gallery and Gardens du 26 juin au 9 octobre 2011

Poursuivant la redécouverte d’artistes négligés, le Petit Palais nous convie à parcourir à travers le crayon et le pinceau de Forain une époque qui vit naître l’impressionnisme en peinture, le naturalisme en littérature, fut traversée par nombre d’affaires depuis celle de Panama jusqu’au long épisode Dreyfus, puis déchirée par la Grande Guerre, mais fut aussi enjouée des rythmes et fêtes de la Belle Époque. Forain, artiste aux talents multiples, témoigne de tous ces moments, de tous ces événements, avec un sens aigu du trait. Car chez lui c’est d’abord cela qui frappe : si la ligne imprime sa force dans les dessins ou les lithographies, elle se distingue aussi clairement dans les peintures qui apparaissent alors comme des dessins évidés que la couleur vient remplir – ce que, technique oblige, les cartons destinés à la réalisation des mosaïques décoratives du Café Riche (ici rassemblés pour la première fois), haut lieu de la mondanité parisienne que l’on voit apparaître dans les romans de Zola ou de Maupassant, montrent avec leurs larges traits noirs que viennent colorer des couleurs franches (voir en particulier La Femme avec loup et gants noirs (ill. 1), La Confidence au bal (ill. 2), Le Souper pour les milieux du monde, mais aussi Le Trottin de Paris, La Petite Marchande de violettes ou Le Crieur de journaux pour le petit peuple [toutes œuvres de 1894, Paris, Musée des Arts décoratifs, à l’exception du Trottin, Genève, Association des Amis du Petit Palais].


1. Jean-Louis Forain (1852-1931)
Femme avec loup et gants noirs, 1894
Gouache sur papier brun,
carton de mosaïque - 152 x 99 cm
Paris, Musée des Arts décoratifs
Photo : Les Arts décoratifs de Paris
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2. Jean-Louis Forain (1852-1931)
La Confidence au bal, 1894
Gouache sur papier brun,
carton de mosaïque - 171 x 85 cm
Paris, Musée des Arts décoratifs
Photo : Les Arts décoratifs de Paris
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3. Jean-Louis Forain (1852-1931)
Portrait de J.-K. Huysmans, vers 1878
Pastel - 55 x 44,5 cm
Paris, Musée d’Orsay
Photo : RMN/Hervé Lewandowski
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On sait que Baudelaire consacra à Constantin Guys un essai intitulé Le Peintre de la vie moderne (1863) dans lequel il comparait l’artiste à « un kaléidoscope doué de conscience, qui, à chacun de ses mouvements, représente la vie multiple et la grâce mouvante de tous les éléments de la vie ». Huysmans (dont Forain livre un superbe portrait au pastel (ill. 3) et que l’on retrouve à la fin de l’exposition avec une eau-forte de mars 1909), pour sa part, parle de Forain dans ses Croquis parisiens (1880) en des termes qui semblent puisés à la source baudelairienne : « M. Forain est l’un des peintres de la vie moderne les plus incisifs que je connaisse. […] il a un tempérament très particulier, une vision très spéciale ». De fait, l’art de Forain tient à ce que Baudelaire appelle « la vélocité d’exécution » : quelques coups de…

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