Églises parisiennes : «Tout va bien !»

À propos de l’état des églises parisiennes, sur lequel nous l’interpellions lors d’une réunion publique (voir l’article), Anne Hidalgo a répondu «Tout va bien, je vous rassure». La maire de Paris a décidément du mal à appréhender la réalité des faits. Nous l’invitons à se rendre elle-même dans les monuments parisiens pour se rendre compte de l’urgence. Nous avons souvent insisté ici sur l’état désastreux des intérieurs, notamment des peintures murales, et nous renvoyons aux vidéos que nous avons déjà consacré à Notre-Dame-de-Lorette, Saint-Merri et Saint-Augustin. Mais les périls concernent souvent l’ensemble des édifices, tout autant l’extérieur que l’intérieur comme les photographies que nous publions ici le montrent.

Voici donc cinq églises qui se trouvent toutes dans le cœur historique de la capitale. Nous ne prétendons pas ici à l’exhaustivité, bien entendu. Mais ces cinq édifices sont tous soit étayés, soit recouverts d’échafaudages qui ne servent pas à la restauration, mais à empêcher qu’un accident n’arrive et qu’un passant se prenne une pierre sur la tête. Tout va bien !

 Saint-Augustin (ill. 1 à 3)

Après la chute d’une sculpture qui aurait pu tuer quelqu’un, la ville a pris une décision forte : mettre en place un échafaudage !

1. Façade de l’église Saint-Augustin
avec un échafaudage pour empêcher
les sculptures de tomber sur les passants
12 juillet 2014
Photo : Didier Rykner
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2. L’échafaudage de la façade de l’église Saint-Augustin
12 juillet 2014
Photo : Didier Rykner
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3. Vue latérale des échafaudages de la façade de
l’église Saint-Augustin.
On voit aussi les filets posés sur les côtés
12 juillet 2014
Photo : Didier Rykner
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 Saint-Philippe-du-Roule (ill. 4 et 5)

On se rappelle qu’il pleuvait dans l’église Saint-Philippe-du-Roule. Depuis déjà au moins deux ans, celle-ci est couverte d’un coûteux échafaudage qui n’a d’autre fonction que d’empêcher la pluie de pénétrer dans l’édifice !


4. Les échafaudages qui recouvrent le toit de
l’église Saint-Philippe-du-Roule. Pas pour
restaurer, pour empêcher qu’il pleuve à l’intérieur.
Du provisoire fait pour durer, et très coûteux.
12 juillet 2014
Photo : Didier Rykner
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5. Les échafaudages qui recouvrent le toit de
l’église Saint-Philippe-du-Roule, vue du côté gauche
et de la façade.
12 juillet 2014
Photo : Didier Rykner
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 La Madeleine

La structure de la Madeleine est gravement fragilisée. Outre un échafaudage devant le portail central (ill. 6 à 8), le plafond de tout le péristyle est couvert de filets pour arrêter la chute des pierres (ill. 9), et les colonnes sont elles mêmes étayées (ill. 10). Aucune restauration n’est pour l’instant prévue, bien entendu. Ce serait trop coûteux : 20 millions d’euros. Rappelons que chaque année, Anne Hidalgo prévoit de dépenser 71 millions d’euros pour des «(projets participatifs» ! Et comme chaque année, la mairie consacre beaucoup d’argent pour fleurir les marches du monument (ill. 11), ce qui est un contre-sens architectural complet.


6. Les échafaudages devant le portail
central de l’église de la Madeleine.
Là encore, il n’est pas question de restauration
12 juillet 2014
Photo : Didier Rykner
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7. Les échafaudages devant le portail
central de l’église de la Madeleine.
12 juillet 2014
Photo : Didier Rykner
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8. Les échafaudages devant le portail
central de l’église de la Madeleine.
12 juillet 2014
Photo : Didier Rykner
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9. Les filets protégeant de la chute de pierres du
péristyle de l’église de la Madeleine
12 juillet 2014
Photo : Didier Rykner
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10. Le péristyle de l’église de la Madeleine
avec les sculptures couvertes de fientes,
les colonnes étayées et les filets de protection.
12 juillet 2014
Photo : Didier Rykner
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11. La Ville de Paris trouve du budget pour fleurir les marches
de l’église de la Madeleine, montrant ainsi qu’elle ne
comprend vraiment rien à l’architecture.
12 juillet 2014
Photo : Didier Rykner
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 La Trinité

Là encore, la façade est recouverte d’un échafaudage (ill. 12 et 13) pour éviter les chutes de pierre (le danger est d’ailleurs indiqué sur un panneau). D’autres échafaudages (ill. 14) sont également installés sur chacune des tours latérales.


12. Les échafaudages devant la façade de
l’église de la Trinité, pour protéger de la
chute de pierres.
12 juillet 2014
Photo : Didier Rykner
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13. Façade de la Trinité
Au moins, les touristes sont prévenus
«Attention, chutes de pierres»
12 juillet 2014
Photo : Didier Rykner
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14. Des protections contre la chute des pierres de la
façade de la Trinité se trouvent également sur les
tours de part et d’autre de la façade.
12 juillet 2014
Photo : Didier Rykner
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 Saint-Eustache (ill. 15 et 16)

Les deux niveaux de la façade principale sont étayés depuis des années avec des structures métalliques. Le fronton est entièrement enserré dans un filet.


15 Façade complètement étayée de
l’église Saint-Eustache
12 juillet 2014
Photo : Didier Rykner
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16. Outre les étais, on voit comment
le fronton est entièrement emmailloté
dans des filets pour protéger de la
chute de pierres.
12 juillet 2014
Photo : Didier Rykner
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Tout cela n’est qu’une petite partie du problème. Aucune capitale comparable à Paris ne montre un patrimoine dans un tel état. Mais pour Anne Hidalgo, «tout va bien».

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