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Théâtres romantiques à Paris. Collections du musée Carnavalet

Paris, musée de la vie romantique, du 13 mars au 15 juillet 2012.

1. Louis Hersent (1777-1860)
Talma en costume de scène, 1811
Miniature sur ivoire - 8,5 x 6,6 cm
Paris, musée Carnavalet
Photo : Daniel Couty
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« Tandis que la tragédie rougissait les rues, la bergerie florissait au théâtre » constate Chateaubriand dans ses Mémoires d’outre-tombe [1]. Et d’ajouter : « Charles IX [2] avait prévalu. La vogue de cette pièce tenait principalement aux circonstances ; le tocsin, un peuple armé de poignards, la haine des rois et des prêtres offraient une répétition à huis clos à la tragédie qui se jouait publiquement. Talma, débutant, continuait ses succès ». Si Talma est bien présent dans l’exposition – dans une dernière scène saisissante de Rodogune signé par Pajou en 1810 (ill. 7) et une miniature sur ivoire de Louis Hersent (ill. 1) –, la tragédie de Chénier en est absente. C’est que, malgré son titre, l’exposition qui s’appuie sur les collections théâtrales patiemment constituées par le musée Carnavalet, n’épouse pas le Romantisme en son mouvement, qui va, littérairement parlant de 1820 à 1843 (chronologie traditionnelle, des Méditations lamartiniennes à la chute des Burgraves de Hugo), et de façon encore plus restrictive de 1829 ou 1830 (selon que l’on adopte comme terminus a quo le Henri III et sa cour d’Alexandre Dumas ou l’Hernani de Hugo dont la célèbre « bataille » eut lieu l’année suivante), le terminus ad quem restant fixé aux Burgraves. L’exposition, tributaire donc des collections qu’elle accueille, couvre un spectre plus large [3] allant de l’ère Talma (lequel commence sa carrière à la Comédie-Française en… 1787) à l’ère Sarah Bernhardt (laquelle bien que non présente dans l’exposition y trouve sa place à travers un projet de décor de Philippe Chaperon pour Macbeth, pièce adaptée par Jean Richepin et dans laquelle Sarah tenait le rôle de Lady Macbeth en 1884). C’est donc davantage à une promenade dans le Paris théâtral du XIXe siècle qu’à une stricte traversée du Romantisme que nous sommes conviés, même si le cœur de l’exposition se focalise sur les années 1830-1850.
Plutôt que suivre le parcours de l’exposition qui nous imposerait des redites, nous aborderons successivement le théâtre à travers ses lieux, puis nous nous interrogerons sur les genres alors à la mode, nous arrêterons devant des figures majeures de la scène, avant de consacrer quelques réflexions sur la scénographie telle qu’elle était alors pratiquée. Somme toute, quatre actes auxquels nous ajouterons un acte préliminaire dans lequel nous rappellerons brièvement la situation du théâtre telle que la Révolution l’a redessinée.

A la fin de l’Ancien Régime, deux systèmes cohabitent : l’un, subventionné par le pouvoir royal et jouissant de privilèges exclusifs, un second libre, qui s’est imposé au fil des ans non sans avoir à subir les foudres des grandes maisons. « En marge des grandes institutions dépendant du pouvoir royal, – Théâtre-Français, Comédie-Italienne, Académie royale de musique –…

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