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Les épées au Musée de Cluny et les armures au Musée de l’Armée

L’Épée. Usages, mythes et symboles
Paris, Musée de Cluny-Musée national du Moyen Age, du 28 avril au 26 septembre 2011

Sous l’égide de Mars. Armures des Princes d’Europe
Paris, Musée de l’Armée, Hôtel national des Invalides, du 16 mars au 26 juin 2011

1. Paris, troisième quart du XIIIe siècle
Ordo du sacre : onction du roi
et rite de l’épée
Peinture sur parchemin - 21,7 x 14,7 cm
Paris, BnF
Photo : BnF
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En ces temps là, les épées portaient nom : pour ne citer que la première geste française, La Chanson de Roland (début XIes.), on se rappelle de Durendal sur le sort de laquelle pleure Roland sur le point de mourir, et de Charlemagne pourfendant les Sarrazins avec Joyeuse (ill. 1). Mais la Chanson évoque aussi Hauteclaire, l’épée d’Olivier, Almace, celle de l’archevêque Turpin, et Murgleis qui appartenait au traître Ganelon. Épées de légende(s), à l’origine sacrée pour certaines [1], elles deviennent parfois de véritables symboles dynastiques. Ainsi Joyeuse fait-elle partie des regalia qui confèrent la légitimité au souverain de France lors de son couronnement dont le rituel est consigné dans l’Ordo du sacre (ill. 1) : on la voit, au fil de l’exposition, présentée comme objet (ill. 2), puis en tant que symbole royal, portée en pal par le connétable lors du sacre de Louis XII sur un volet d’un Puy Notre-Dame (1502, Paris, Musée de Cluny) et ceinte par le Roi Soleil sur une copie du célèbre Portrait de Louis XIV en grand costume par Hyacinthe Rigaud (Versailles, Musée national des Châteaux de Versailles et de Trianon). Et devant les reliques de l’épée de Childeric [2] (ill. 3), on se rappellera que lors de sa mise au jour en 1653, Louis XIV lutta pour l’obtenir comme s’il avait voulu faire remonter l’origine de son pouvoir bien au-delà de Charlemagne, à l’époque des premiers Francs…


2. Epée du sacre des rois de France,
dite "Joyeuse" ou "Epée de Charlemagne",
et son fourreau
Pommeau : Xe-XIe, quillons : XIIe siècle,
fusée : XIIIe et XIVe siècles,
or, acier, perles de verre, argent
doré, pierres, velours brodé
100,5 x 22,6 cm
Paris, Musée du Louvre
Photo : Service presse
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3. Europe de l’Ouest, vers 481
Epée de la tombe dite de Childeric
Or, grenats sur paillons d’or
Paris, Bnf, Cabinet des Médailles
Photo : BnF
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4. Pays-Bas du Sud, premier quart du XVIe siècle
L’art de forger, "Tubalcaïn et Giohargus"
Laine - 260 x 257 cm
Paris, Musée de Cluny-Musée du Moyen Age
Photo : Service presse/Gérard Blot/Christian Jean
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On l’aura compris, l’exposition du Musée de Cluny ne se contente pas de montrer des épées couvrant toute l’époque médiévale jusqu’à la Renaissance, elle en explique les multiples significations. Placées dans des coffrages aux couleurs différentes qui font ressortir le travail souvent très minutieux des différents intervenants dans la fabrication de ces objets qui, à l’origine purement fonctionnels, se transforment au fil des siècles en objet d’apparat – tel ce merveilleux estoc pontifical offert par le roi Juan II de Castille au pape Eugène IV en 1446 (Madrid, Real Armeria) [3] – mais tiennent souvent…

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