Diverses réactions sur le « désherbage »

Nous avons reçu de nombreuses réactions scandalisées après l’article paru sur la BHVP, tant verbales que par mail. Nous en publions quelques-unes ci-dessous. Comme nous l’écrivons ici, nous souhaitons ouvrir le débat. N’hésitez pas à nous envoyer vos contributions.

Je viens de lire votre article à propos du « désherbage » à la BHVP et je suis profondément choquée et révulsée ! Enseignant à Aix-en-Provence, je suis confrontée tous les jours à la pénurie et à la misère scandaleuse des bibliothèques universitaires et de province et je n’ai de cesse de me battre pour élargir les acquisitions, contrainte, hélas, à une politique "malthusienne" par manque de crédits...
[...]
Tout cela est révoltant, et il faudrait se mobiliser pour ce patrimoine "papier", tout autant que pour le patrimoine en "pierre", certes plus visible, mais qui le sera de moins en moins si la documentation qui l’étudie et le valorise vient à manquer.

Rossella Froissart

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Je découvre avec effroi votre article sur la mise aux ordures de revues du fonds de la BHVP. Vous avez entièrement raison à tous points de vue : outre le fait que détruire des ouvrages est une pratique insupportable de toute façon, l’indisponibilité immédiate des demandes à Forney rend effectivement l’accès aux ouvrages de cette bibliothèque fort compliqué, en particulier pour les non-parisiens - la fermeture de la bibliothèque administrative également très gênante le deviendra encore plus si son fonds de documents uniques s’agrandit - l’intérêt des fichiers papier de la BHVP est incontestable pour les chercheurs (j’y ai découvert des trésors pour mes recherches sur l’histoire des fonderies de bronze d’art). Un chercheur (qui bien souvent ne vit pas de ses recherches et n’a donc pas un temps infini devant lui) est fort heureux quand il a le moins possible à courir d’une bibliothèque à une autre pour trouver des ouvrages dont la réunion peut être cohérente même à divers endroits. La BHVP est un trésor parisien qu’il faut absolument sauvegarder intégralement !

Je fais aussi partie des acheteurs certes peu nombreux, mais qui se délectaient des publications rares qu’on ne trouvait qu’à la librairie de cette bibliothèque. Quelle perte que sa fermeture !
Vous avez tort sur un point, mais qui ne fait que renforcer votre légitime protestation : tous les ouvrages et revues publiés ne sont pas conservés en double ou triple à la BN, et, en particulier, le Bulletin de la Société de l’Histoire de l’Art français ! : je n’ai jamais pu, même avec l’aide de deux présidents de salle différents, y trouver un numéro précis que j’y cherchais.
J’ai eu l’occasion d’acheter par abebooks des livres émanant de bibliothèques américaines qui pratiquent aussi le "désherbage". Plutôt que d’envoyer les ouvrages au pilon, mieux vaudrait encore les proposer ainsi...
Vous rendriez service à tous les amoureux de Paris, de l’histoire et de l’histoire de l’art, en nous fédérant pour protester contre cette politique insensée de destruction d’ouvrages.

Elisabeth Lebon
www.fonderiesdart.com

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J’ai lu votre article sur les revues de la BHVP à la benne. [...] Depuis la fermeture de la librairie de la BHVP, le 28 février dernier, il n’y a plus de lieux de diffusion pour les ouvrages scientifiques sur Paris (la Mairie de Paris n’a pas renouvelé le bail !) et il y a encore de nombreux stocks. [...]

J’ai pu racheter juste avant la fermeture le précieux Terrier de la Censive de l’Archevêché dans Paris très utile pour les renseignements sur les maisons parisiennes et leurs habitants (dont de nombreux artistes) au XVIIIe siècle. De nombreux amis auraient bien aimé racheter ces ouvrages soldés !

Catherine Voiriot

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Votre article sur la mise à la décharge des collections pratiquement introuvables de la BHVP est effarant. Comment un Conservateur de Bibliothèque de formation scientifique peut-il en arriver là ? C’est toute la profession qui devrait se mobiliser devant une telle incurie.

Marguerite Allain-Launay
Chargée d’études documentaires du Ministère de la Culture. E.R.

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Par ailleurs, nous avons été contacté par Maurice Culot qui préside les Archives d’Architecture Moderne sises à Bruxelles, qui possède un fonds documentaire d’architecture à l’échelle européenne et qui serait intéressée pour récupéer, afin de les mettre à la disposition du public, les revues d’architectures dont la BHVP ne veut plus. Ils n’auraient pas été informé si La Tribune de l’Art n’en avait pas parlé.

Vos commentaires

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