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Catalogue des peintures flamandes et hollandaises du Louvre

JPEGCe n’est pas seulement à un gisement de 1130 tableaux que nous donne accès le Catalogue des peintures flamandes et hollandaises du musée du Louvre [1]. Loin de n’être qu’une liste (comme c’est encore souvent le cas du catalogue de bien des institutions), l’ouvrage est en réalité la somme impressionnante d’autant de notices dont certaines prennent l’allure de véritables dossiers. Chaque tableau se voit accompagné de son historique où figure la mention des ventes et des collections par où il passa avant son entrée au Louvre. Dans l’édition précédente, qui remonte à 1979 (déjà !), seule cette ultime étape était mentionnée. Cela donne d’emblée une notion très instructive de ce que fut la vie parfois mouvementée de ces œuvres et, quand leur pedigree peut-être reconstitué, permet de jeter un regard qui peut se révéler saisissant sur leur passage entre les mains des amateurs qui s’en partagèrent la propriété et la jouissance au cours des temps. En un coup d’œil il est aussi possible de comprendre leur importance dans la carrière de leur auteur et de leur place dans l’histoire de l’art. Cette histoire matérielle, qui est souvent accompagnée de lumières sur l’iconographie (autre innovation bienvenue), est parfois d’une complexité telle qu’elle dut certainement requérir de la part de l’auteur du catalogue la ténacité du juge d’instruction et la minutie du notaire. On songe par exemple aux panneaux des « Hommes illustres » du studiolo du duc d’Urbin par Juste de Gand ou encore à la « Galerie Médicis » de Rubens. C’est un véritable dossier concis et complet qui est fourni au lecteur. Cette dernière remarque, qui s’applique évidemment à chaque numéro de la collection, est d’autant plus fondée que les notices comportent aussi une bibliographie des principaux ouvrages et travaux où le tableau en question est étudié, avec parfois en prime la présentation entre parenthèses et en deux mots de l’essentiel de l’information ou de l’opinion des auteurs cités. S’y ajoute encore souvent une proposition de datation. Se trouvent donc réunis en quelques lignes d’une rare densité l’information fouillée de l’érudit, le commentaire pointu du spécialiste et l’appréciation du grand connaisseur : en d’autres termes, un exercice qui mérite d’être salué sans réserve. Le lecteur attentif pourra aussi prendre connaissance des changements d’attribution intervenus depuis 1979 et qui rappellent combien, du moins dans les institutions dynamiques et entre les mains de gens compétents, l’histoire de l’art est une science en perpétuels évolution et progrès. Des tables aux entrées multiples complètent l’ouvrage, celle des noms de personnes étant un outil des plus utiles pour l’histoire du collectionnisme.

La générosité des bienfaiteurs du musée (ils sont très nombreux), les effets de la législation destinée à encourager le mécénat d’entreprise et les donations, les acquisitions volontaires des conservateurs, sont autant de signes de la vitalité d’une institution muséale. Le nouveau…

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