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Tumulte Gaulois. Représentations et réalités

Clermont-Ferrand, Musée Bargoin, Musée d’Art Roger-Quilliot, du 20 juin au 23 novembre

1. Pierre Julien (1731-1804)
Galate dit Gladiateur mourant, 1769-1772
Marbre - 52 x 98 x 38 cm
Paris, Musée du Louvre
Photo : RMNGP / Hervé Lewandowski
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Il a des moustaches tombantes et deux ailes sur son casque. Certains poncifs ont la vie dure, entretenus par Goscinny autant que par Rimbaud, mais si tout le monde peut réciter les premières lignes d’un album d’Astérix qui résiste encore et toujours à l’envahisseur, qui peut déclamer « Mauvais sang » ?
L’Auvergne, « terre des Arvernes » [1] offre un cadre idéal au « tumulte gaulois », une exposition qui décortique tous les clichés associés à « nos ancêtres ». Elle se divise en deux volets et deux musées de Clermont-Ferrand : le Musée d’Art Roger-Quilliot analyse les différentes représentations des Gaulois, passant d’un stéréotype à un autre de l’Antiquité au XXe siècle, tandis que le Musée Bargoin confronte ces images à la réalité archéologique, en s’appuyant sur l’ouvrage de Ludivine Péchoux [2]. C’est l’occasion de faire le point depuis l’exposition et le colloque organisés par le Musée Bargoin et l’Université de Clermont-Ferrand en 1980 [3] et qui ne concernaient que le XIXe siècle. Le catalogue est particulièrement intéressant, il est dommage cependant que les œuvres ne soient pas accompagnées de notices approfondies (seules quelques lignes de commentaire détaillent certaines d’entre elles) et que l’absence d’index ne facilite pas sa consultation.

Le « tumultus gallicus» était un état d’alerte déclaré par les Romains lorsqu’un ennemi menaçait la ville. L’expression est un souvenir douloureux de l’attaque de Rome en 390 avant J.-C. menée par Brennos et du tapage de ses guerriers, leurs cris, l’entrechoc de leurs armes, le son puissant du carnyx. Et cet épilogue : Vae victis.
Malheur aussi au peuple qui n’a pas laissé d’écrits et dépend de ses adversaires et vainqueurs pour témoigner de sa culture à travers les siècles. Les sources dont on dispose sont en effet les textes grecs et romains qui décrivent ces hommes – qu’on les appelle Gaulois, Celtes ou Galates - comme des êtres primitifs et cruels, des barbares à soumettre et finalement soumis. Nus, les cheveux blonds hirsutes, la moustache tombante, cette vision se retrouve dans la statuaire, du célèbre Galate blessé au non moins fameux Gaulois capitolin copié par Pierre Julien vers 1770 (ill. 1).

2. Jean-Simon Berthélémy (1743-1811)
Planches de costumes pour l’opéra Ossian de Jean-François Lesueur, 1804
Pierre noire, aquarelle et encre sur papier - 29 x 42,5 cm
Paris, Bibliothèque nationale de France
Photo : BnF
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Les images des Celtes sont rares avant le XIXe siècle. Après avoir évoqué l’Antiquité, le Musée Roger-Quilliot s’arrête à la Renaissance : en guerre avec les États d’Italie et avec Charles Quint – les uns comme les autres héritiers de l’Empire romain - la royauté française veut asseoir sa légitimité, et se donner des origines…

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