Contenu abonnés
Récentes acquisitions du Musée Rodin
- 1. Auguste Rodin (1840-1917)
Mercure ou Le Soleil, vers 1870
Crayon au graphite, plume et encre brune,
lavis d’encre brune, gouache - 19,8 x 13,2 cm
Paris, Musée Rodin
Photo : Christie’s Images Ltd, 2013 - Voir l´image dans sa page
26/4/23 - Acquisitions - Paris, Musée Rodin - Trois dessins ont été préemptés par le Musée Rodin lors de la vente que Christie’s organisait à Paris le 11 avril dernier. Ils proviennent de la collection d’Eugène Rehns et ont été conservés par les descendants de celui-ci jusqu’à ce jour ; le collectionneur possédait en outre des sculptures du maître dont certaines seront proposées aux enchères le 28 mai prochain à Paris.
Ces feuilles viennent discrètement compléter un fonds déjà riche de quelque 7000 œuvres sur papier. La première, adjugée 9 375 euros (frais inclus), représente un Mercure rayonnant ou Le Soleil, esquissé en quelques traits, dont le casque ailé semble avoir été modifié plus tard par l’artiste qui ajouta au dieu des cornes de bouc, animal qui lui est parfois associé. Si le catalogue de vente propose de dater cette œuvre vers 1889, Nadine Lehni pense qu’elle fut réalisée plus tôt, vers 1870, puis retravaillée par Rodin dans les années 1880. Et bien qu’il soit tentant de rapporter cette figure au Mercure en plâtre exposé en 1889 et repris dans La Porte de l’Enfer, le conservateur en chef souligne surtout les nombreuses différences qui séparent la sculpture et la feuille.
L’œuvre dessiné de Rodin est d’ailleurs, le plus souvent, indépendant de ses sculptures. On distingue plusieurs manières au fil de sa carrière : dans les années 1880, les dessins dits « noirs », à cause de leur technique comme de leur sujet, sont des compositions imaginaires pour lesquelles l’artiste puisa son inspiration dans des sources mythologiques et littéraires, La Divine Comédie avant tout. Au cours des vingt dernières années de sa vie, à partir de 1896 environ, il délaissa l’imagination pour la nature et se mit à travailler…