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Le voyage en Italie de Louis Gauffier

Montpellier, Musée Fabre, du 7 mai au 4 septembre 2022.
Poitiers, Musée Sainte-Croix, du 14 octobre 2022 au 12 février 2023.

Comme presque chaque année, le Musée Fabre est cet été une des destinations recommandées pour les amateurs d’art, avec une nouvelle rétrospective dédiée à un artiste mal connu. Il ne s’agit pas cette fois d’un peintre montpelliérain, mais Louis Gauffier, qui fut l’ami proche de François-Xavier Fabre, est grâce à ce dernier, qui n’était son cadet que de quatre ans, très bien représenté dans le musée. L’origine poitevine de Gauffier vaudra à l’exposition une seconde étape - plus réduite néanmoins - au Musée Sainte-Croix cet automne.


1. Louis Gauffier (1762-1801)
La Cananéenne aux pieds du Christ, 1784
Huile sur toile - 110 x 140 cm
Paris, École nationale supérieure des beaux-arts (dépôt du Musée du Louvre)
Photo : Didier Rykner
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Si les peintres de l’atelier de David pratiquent un néoclassicisme souvent sévère, Gauffier, qui fut l’élève d’Hugues Taraval, montre une autre facette de ce style, plus doux, moins monumental, aux sujets moins violents et dans un format plus réduit. Cela ne l’empêcha pas néanmoins de rester marqué par l’influence quasi hégémonique à cette époque de David mais ses modèles sont tout autant à rechercher directement chez les artistes du XVIIe siècle, Poussin et surtout Le Sueur.


2. Jean-Germain Drouais (1763-1788)
La Cananéenne aux pieds du Christ, 1784
Huile sur toile - 114 x 146 cm
Paris, Musée du Louvre
Photo : Didier Rykner
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Après deux essais infructueux, Gauffier obtint la consécration suprême en 1784 (ill. 1), ex æquo avec Jean-Germain Drouais (ill. 2), ce qui permet dans la première salle de confronter les deux tableaux lauréats. Drouais, mort à vingt-quatre ans, était on le sait l’élève préféré de David qui l’accompagna à Rome, et sans doute le plus doué. Les quelques œuvres qu’il eut le temps de produire dans sa courte carrière sont toutes impressionnantes de maturité, laissant entrevoir l’artiste de premier plan qu’il serait devenu s’il avait vécu. Les deux Christ et la Cananéenne, celui de Gauffier et celui de Drouais, exposés côte à côte, montrent déjà ce qui différencie les deux artistes : plus calme chez le premier, plus mouvementé - même si le sujet ne s’y prête guère - et plus expressif chez le second. Portés en triomphe par leurs camarades, les deux peintres gagnèrent Rome séparément. Tous deux de complexion fragile, ils tombèrent malades et si Gauffier se remit - provisoirement car il mourut jeune aussi, en 1801 - Drouais, qui portait tous les espoirs de l’école française succomba, au désespoir de David.


3. Louis Gauffier (1762-1801)
Vue imaginaire de Rome, vers 1785-1789
Plume, encre brune, lavis brun, crayon graphite - 33,7 x 47,3 cm
Montpellier, Musée Fabre
Photo : Didier Rykner
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4. Pierre-Henri de Valenciennes (1750-1819)
Vue du parc de la villa Borghèse, vu de toits à Rome avec des bâtiments, vers 1782
Plume, encre brune, lavis brun,
mine de plomb -…

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