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L’impressionnisme et le décor : un ouvrage et une exposition

Paris, Musée de l’Orangerie, du 2 mars au 11 juillet 2022

1. La peinture impressionniste et la décoration de Marine Kisiel, publié en novembre 2021 aux éditions Le Passage
Lauréat 2022 du Prix Olga Fradiss
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Certains thèmes, devenus des marronniers, ont tristement perdu de leur attrait : c’est ainsi que la peinture impressionniste, objet d’un nombre incalculable d’expositions et de publications, a aujourd’hui souvent tendance à lasser. Grâce à leurs couleurs chatoyantes, les toiles de Caillebotte ou de Renoir ont été déclinées sur tous les supports imaginables, de l’assiette à l’éventail, mais un passionnant ouvrage et une belle exposition nous apprennent que certaines œuvres impressionnistes avaient justement été conçues dans ce but. Les lecteurs de l’ouvrage (ill. 1) comme les visiteurs de l’exposition ouverte dans la foulée le savent : le sujet, sinon neuf, était demeuré inexploré et incite à regarder d’un œil nouveau certains tableaux bien connus. Lors de la dernière édition du Festival de l’Histoire de l’Art, Marine Kisiel a ainsi reçu le prix Olga Fradiss qui récompense le meilleur livre d’histoire de l’art écrit par un jeune auteur durant l’année écoulée : issu de sa thèse, soutenue en 2016, La peinture impressionniste et la décoration est venu apporter un vent de fraîcheur bienvenu sur quelques icônes que l’on ne regardait plus que comme des tableaux de chevalet tout en faisant découvrir moult projets méconnus. Si l’historienne de l’art - aujourd’hui en poste à l’INHA après avoir été conservatrice des peintures impressionnistes au Musée d’Orsay - n’a pas été associée au commissariat de l’exposition du Musée de l’Orangerie, celle-ci ouvrit ses portes quelques semaines après la publication du livre qu’elle vient en quelque sorte incarner.

2. Claude Monet (1840-1926)
Les Dindons, décoration non terminée, 1877
Huile sur toile - 174 x 172,5 cm
Paris, Musée d’Orsay
Photo : RMN-GP/P. Schmidt
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Qui se souvient aujourd’hui que les célébrissimes Dindons (ill. 2) peints par Claude Monet pour le château d’Ernest Hoschedé appartenait à un cycle de toiles destinées à orner l’une des pièces de cette villégiature de campagne ? Vraisemblablement jamais installé en raison de la faillite du commanditaire, ce décor de quatre grandes toiles ne fut réuni... qu’en 1980. On rêverait de vivre à nouveau une telle reconstitution, pour laquelle l’expression « décor immersif » n’est pas un vain mot, mais deux des tableaux ont fait partie de la collection Morozov et se trouvent aujourd’hui au Musée de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg. Coin de jardin à Montgeron et L’étang à Montgeron ont regagné ainsi la Russie après avoir été présentés à la Fondation Louis Vuitton en même temps que leurs esquisses, prêtées au Musée de l’Orangerie et exposées non loin des Dindons : voilà une belle occasion manquée. Le titre Les Dindons, décoration non terminée est celui sous lequel Monet montra l’œuvre, à l’exposition impressionniste de 1877, au…

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