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La magie des images. L’Afrique, l’Océanie et l’art moderne

Bâle, Fondation Beyeler, jusqu’au 24 mai 2009.

1. Paul Cézanne (1839 - 1906)
Madame Cézanne au fauteuil jaune, 1888-1890
Huile sur toile - 80,3 x 64,3 cm
Bâle, Fondation Beyeler
Photo : Bâlel, Peter Schibli
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De temps à autre, les arts dits premiers jettent leur pomme de discorde chez les critiques. Muets, sans histoire, dit-on, les fétiches mettent le feu aux esprits les moins sujets à l’embrasement. Étrange vertu. L’actuelle exposition de la fondation Beyeler n’échappe pas à la règle. Confrontant à l’art dit moderne, de Cézanne à Rothko, une centaine de pièces africaines et océaniennes, La Magie des images s’est attiré quelques volées de sarcasmes et de méchancetés que nous avons peine à nous expliquer. À lire les mécontents, la démonstration tournerait court, s’enlisant dans le comparatisme superficiel ou singeant la déco chic. Au regard du dialogue bâlois, certains de ses détracteurs invoquent l’hybridation fertile du grand Malraux à l’époque de La Métamorphose des dieux, fameux ou fumeux panthéon du génie universel. N’est-ce pas trop prêter à ce piètre penseur post-cubiste, pilleur d’idées et de temples ? Quitte à revenir aux Anciens, pour éclairer le présent, mieux vaut relire Bataille. Lui avait compris ce qui au cœur des sociétés policées relève encore de la violence et de l’érotisme, deux formes de l’interdit et du sacré, dont l’art est l’expression directe. Or il est évident que le rapport des Occidentaux à l’altérité primitive procède de cette communauté anthropologique qui vient à la conscience, précisément, sous la plume d’un Bataille ou d’un Caillois. Les gloseurs de « la plastique nègre » ont trop longtemps dissimulé sous leur formalisme, voire leur racisme non avoué, cette vérité. Elle devrait nous intéresser plus que les fameuses filiations stylistiques. Fallait-il réellement reprocher à Oliver Wick, le commissaire incriminé, de ne pas avoir refait l’exposition new yorkaise de Goldwater en 1961 ou celle de Rubin en 1984, si peu délestées encore de…

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