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Intérieurs romantiques. Aquarelles 1820-1890

Cooper-Hewitt, National Design Museum, New York. Donation Eugene V. et Clare E. Thaw.

Paris, Musée de la Vie Romantique, du 10 septembre 2012 au 13 janvier 2013.

1. Caspar Obach (1807-1868)
Un salon, probablement à Stuttgart, années 1850.
Aquarelle, peinture et graphite sur papier - 25,4 x 38,4 cm
Photo : Cooper-Hewitt, National Design Museum,
Smithsonian Institution
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A parcourir l’exposition de l’Hôtel Scheffer-Renan, on découvre qu’il a existé en ces années romantiques (et même pré - et post -) à travers l’Europe, dans les milieux patriciens, un genre pictural prisé des heureux propriétaires de belles demeures, genre que l’on baptise faute de mieux « portrait d’intérieur », feuilles d’aquarelles le plus souvent reliées à la manière des keepsakes du temps. A y bien réfléchir l’expression « portrait d’intérieur » s’avère totalement adéquate puisqu’il s’agit de conserver, par aquarelles d’artistes ou d’amateurs talentueux interposées, le souvenir de lieux chéris et de ceux qui les habitèrent. Un véritable memento vivi, selon la très subtile expression de Daniel Marchesseau [1]. Car salles d’apparat, de bal, salons ou boudoirs, défilent devant nos yeux parés de leurs teintes tantôt violentes, tantôt apaisées, à l’image de leurs propriétaires. Et il n’est que de remarquer dans l’agencement des pièces la marque de chacun : ainsi tel salon de Stuttgart reflète-t-il dans son sobre bon goût une élégance dont le pinceau de Caspar Obach (1807-1868) permet de saisir l’harmonieux ordonnancement de l’espace, éclairé par de grandes baies aux voilages diaphanes, et suffisamment aéré pour qu’un coin salon parfaitement aménagé trouve place dans une salle, par ailleurs largement libérée de tout mobilier superflu (ill. 1) ; rien de semblable avec l’austère salon de Louise Cochelet (1785-1835) peint par elle-même : s’ouvrant sur le lac de Constance, la pièce dont le centre est occupé par un guéridon acquiert, technique de la grisaille aidant, l’aspect quasi monacal d’une cellule – certes confortable (ill. 2) ; avec le salon particulier de la reine Victoria peint en août 1848 par James Roberts (v. 1800-1867) c’est ici la surcharge qui l’emporte : plafonds en bois compliqués dans le style néo-gothique, corniches à l’identique, murs couverts d’amples toiles donnant à la pièce un aspect muséal, coffee table books, consoles et buffets bas recouverts de bibelots, vases et bougeoirs, piano à queue, fût de colonne supportant un buste, cage à oiseaux dorée, moquette lourde s’assortissant aux fauteuils…, tout, ici, même dans l’intimité d’Albert et de Victoria, rappelle la majesté royale (ill. 3).


2. Louise Cochelet (1785-1835)
Le Salon de l’artiste sur le lac de Constance, 1816
Lavis et graphite sur papier - 19,2 x 25,5 cm
Photo : Cooper-Hewitt, National Design Museum,
Smithsonian Institution
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3. James Roberts (v. 1800-1867)
Salon particulier de la reine au palais de Buckingham, août 1848
Aquarelle, gouache, gomme arabique
et graphite sur papier - 27,3 x 38,5 cm
Photo : Cooper-Hewitt, National Design Museum,

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