Contenu abonnés

Grâce aux lois sur le mécénat, des dessins italiens majeurs entrent dans les musées français.

1. Francesco
Primaticcio,
dit le Primatice (1504-1570)
Etude d’homme drapé
Sanguine
Paris, musée du Louvre
Photo : RMN
Voir l´image dans sa page

Un important ensemble de dessins italiens, réuni depuis une trentaine d’années par un collectionneur [1] parisien, devait être dispersé aux enchères à New York et à Londres lors de trois ventes réparties entre 2004 et 2005 . Le propriétaire, qui entretient de bonnes relations avec le Louvre, avait cependant proposé au musée d’acheter directement les feuilles qu’il désirerait.

Nous étions en mars 2003 et la loi ne permettait pas encore aux entreprises d’acquérir des œuvres importantes pour le patrimoine français si celles-ci n’étaient pas classées trésor nationaux. Or, dans cette collection, seuls deux dessins (Primatice, ill. 1 et Paris Bordone, ill. 14) s’étaient vu refuser leur certificat d’exportation (voir brève du 21/11/03) car ils étaient conservés en France depuis plus de 50 ans. Les autres ne pouvant être retenus, le Louvre aurait sans doute dû se contenter d’une quinzaine de dessins [2], si la loi du 1er août 2003 n’avait pas été votée. Celle-ci, due à Jean-Jacques Aillagon auquel il faut en l’occurrence rendre hommage (une fois n’est pas coutume), permet d’appliquer aux « biens culturels situés en France ou à l’étranger dont l’acquisition présenterait un intérêt majeur pour le patrimoine national au point de vue de l’histoire, de l’art ou de l’archéologie » les réductions d’impôt prévues à l’origine pour les seuls trésors nationaux.


2. Federico Barocci (1535 ?-1612)
Tête de saint Joseph
Pierre noire, craie blanche et de couleur
Lille, Palais des Beaux-Arts
Photo : D.R.
Voir l´image dans sa page
3. Perino del Vaga (1501-1547)
Etudes de femmes richement
vêtues et d’un homme

Plume, encre brune
Lille, Palais des Beaux-Arts
Photo : RMN
Voir l´image dans sa page

Indiscutablement, la collection entière, constituée de feuilles majeures de la Renaissance italienne et du début du XVIIe siècle, entrait dans cette catégorie. La Direction des Musées de France décida alors de l’acheter en totalité. La société Sotheby’s fit preuve, selon Dominique Cordellier, « d’une grande élégance » en acceptant de bonne grâce de renoncer aux ventes publiques qu’elle devait organiser [3]. Il restait cependant à trouver un mécène prêt à payer les 11,33 millions d’euros demandés par le vendeur, sur la base de l’estimation établie par Sotheby’s [4]. L’entreprise prête à s’engager dans cet achat fut trouvée en à peine un mois : il s’agit du Groupe Carrefour [5].

Pour Robert Fohr, responsable de la mission communication à la DMF : « il était impensable d’engager l’Etat dans cette acquisition sans qu’elle donne lieu à une opération de décentralisation patrimoniale. Pour cette raison, 25 dessins iront au Louvre, les autres seront affectés, par école, entre cinq musées, situés dans toute la France ». Ces musées sont Orléans, Lille, Rennes, Toulouse et…

Pour avoir accès à ce contenu, vous devez vous abonner à La Tribune de l’Art. Les avantages et les conditions de cet abonnement, qui vous permettra par ailleurs de soutenir La Tribune de l’Art, sont décrits sur la page d’abonnement. Si vous souhaitez tester l’abonnement, vous pouvez vous abonner pour un mois (à 8 €) et si cela ne vous convient pas, nous demander par un simple mail de vous désabonner (au moins dix jours avant le prélèvement suivant).

Si vous êtes déjà abonné, connectez-vous à l’aide de ce formulaire.

Vos commentaires

Afin de pouvoir débattre des article et lire les contributions des autres abonnés, vous devez vous abonner à La Tribune de l’Art. Les avantages et les conditions de cet abonnement, qui vous permettra par ailleurs de soutenir La Tribune de l’Art, sont décrits sur la page d’abonnement.

Si vous êtes déjà abonné, connectez-vous.