Anne Hidalgo taxe Notre-Dame !

L’incendie de Notre-Dame, le 15 avril 2019
Photo : Didier Rykner
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Le 16 avril 2019, alors que les cendres de l’incendie de Notre-Dame étaient encore chaudes, Anne Hidalgo annonçait que la mairie de Paris donnerait 50 millions d’euros pour sa restauration. Une décision que nous jugions incompréhensible : alors que la cathédrale n’appartenait pas à la Ville, contrairement aux églises parisiennes qui étaient - et sont toujours - dans un état désastreux, cette somme aurait dû leur être consacré. Notre-Dame n’avait sans doute pas besoin de cet argent, compte tenu des sommes colossales qui affluaient alors de partout.

La maire de Paris est bien vite revenue sur sa promesse de don. Pour affecter ce montant aux églises ? Non, bien sûr : pour « aménager les abords », un projet dont nous pouvons craindre le pire (voir l’article).
Aujourd’hui, comme s’il n’y avait de limite à l’indignité, Hidalgo prétend faire payer l’établissement public en lui facturant un peu plus de 3 millions d’euros par an jusqu’à la réouverture prévue pour la cathédrale en 2024, soit près de 18 millions d’euros au titre de « l’emprise du chantier sur le domaine public », et sans doute davantage encore puisqu’il est évident que le chantier se poursuivra au-delà [1].

Bien entendu, la mairie pourrait tout-à-fait abandonner cette taxe. Comme le rappelle La Croix, d’autres villes le font régulièrement - notamment Nantes pour la restauration de sa cathédrale, également victime d’un incendie - et Paris elle-même a renoncé depuis le début de la crise sanitaire à toucher les redevances dues par les restaurants et les cafés pour les « terrasses éphémères » qui « empiètent » bien davantage sur le « domaine public ». Cette grâce faite aux restaurateurs représentait un manque à gagner, pour un an seulement [2] de 34 millions d’euros, un bénéfice net, alors que les aides de l’État ont permis au plus grand nombre d’entre eux de supporter sans encombre les fermetures administratives.

Nul doute que les petits donateurs qui ont envoyé quelques dizaines d’euros pour la restauration de Notre-Dame, ou les villes françaises qui ont consacré une partie de leur budget à cette cause seront enchantés de savoir qu’ils ont en réalité contribué à combler les caisses de la mairie de Paris. Des caisses qu’elle continue à vider toujours davantage avec des projets dispendieux et destructeurs, comme au Champ-de-Mars dont l’aménagement (voir l’article) vient d’être voté par la majorité municipale avec l’apport indispensable des « écologistes », malgré l’opposition de tous (enquête publique, associations, maires d’arrondissement...). On a beau être habitué, la manière avec laquelle Anne Hidalgo persiste dans ses projets qui détruisent la ville force le respect.

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