Après la taxe sur Notre-Dame, Hidalgo doit renoncer à « réinventer » le jardin de l’Archevêché

Jardin de l’Archevêché au chevet de Notre-Dame (en 2012)
Photo : CC BY-SA 2.0
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Aujourd’hui, au Conseil de Paris, Emmanuel Grégoire le premier adjoint d’Anne Hidalgo actera l’abandon par la Ville de sa prétention inacceptable de facturer à l’établissement public en charge de la restauration de Notre-Dame 3,4 millions d’euros par an de taxe d’occupation de l’espace public [1] (voir cet article). Il était évident pour tout le monde que la mairie ne pourrait pas rester sur cette position, devant l’ampleur des protestations qu’elle avait causées, notamment parmi les donateurs. Il n’y avait vraiment qu’Anne Hidalgo et Emmanuel Grégoire pour s’obstiner ainsi, ce qui démontre s’il le fallait la finesse de leur sens politique.

La maire de Paris ne taxera donc pas Notre-Dame, et c’est heureux. Mais elle fait peser toujours une grave menace, non sur l’édifice lui-même, mais sur ses abords. On sait en effet que les 50 millions promis dès le lendemain de l’incendie par la Ville ont été reportés sur l’aménagement des alentours de la cathédrale. Il ne s’agit donc aucunement d’un don de la Ville puisque ceux-ci appartiennent à celle-ci : une municipalité ne peut se faire des dons à elle-même pour aménager la ville… Outre que la promesse d’Anne Hidalgo n’a pas été tenue (ce qui sur le fond n’est pas dramatique car l’argent réuni par la souscription est suffisant, et que s’il manquait de l’argent, l’État propriétaire pourrait le payer), ce montant considérable aurait pu être affecté aux églises parisiennes qui en ont tant besoin. Mais la Ville préfère donc dépenser un très gros budget pour « aménager » les abords. Pour les « réinventer » même, comme d’habitude avec la Mairie de Paris.

Or, comme nous l’avons déjà écrit et comme nous ne cesserons de le dire (voir ces articles), si le parvis peut être en effet réaménagé et embelli pour un meilleur accueil des touristes, le jardin de l’Archevêché, connu aujourd’hui sous le nom de square Jean XXIII n’a besoin de rien, d’absolument rien, sinon de retourner à sa configuration d’origine avant l’installation du chantier de Notre-Dame, une remise en état qui sera nécessairement à la charge de l’établissement public. Il n’y a nul besoin de réinventer ce qui est un véritable monument historique, l’ancien jardin de l’Archevêché créé sous Louis-Philippe et qui était l’un des rares jardins parisiens à être bien entretenu par la mairie de Paris.

Il reste à espérer que pour une fois le ministère de la Culture jouera son rôle et s’opposera fermement à tout changement qui menacerait ce bijou alliant harmonieusement architecture et jardin.

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