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Une des provinces du rococo. La Chine rêvée de François Boucher

Besançon, Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie, du 9 novembre 2019 au 2 mars 2020

En 1819, après une existence bien remplie, un homme au soir de sa vie s’éteignait dans sa ville natale de Besançon, qu’il venait de regagner. Âme généreuse, il lui offrait sa bibliothèque, ses archives et surtout ses nombreuses œuvres d’art. Pierre-Adrien Pâris, tout à la fois dessinateur, architecte et collectionneur, venait de constituer le socle des merveilleuses collections XVIIIe de la bibliothèque et du musée de Besançon, ce dernier recevant dès 1843 neuf précieuses esquisses de François Boucher pour la Seconde Tenture Chinoise tissée à la Manufacture de Beauvais dont il était devenu le directeur. La Ville de Besançon a pris grand soin du legs de ce grand donateur des collections municipales : les neuf esquisses léguées en 1819 ont été complétées [1] en 1983 par la dixième - qui avait quitté les collections de Pierre-Adrien Pâris avant 1806 avant de passer chez celles de Camille Groult, autre grand amateur du XVIIIe siècle français - et l’ensemble (ill. 1) figurait en bonne place lors de la réouverture du musée en novembre 2018 (voir l’article) tandis que la tombe (ill. 2) de Pierre-Adrien Pâris vient tout juste de faire l’objet d’une spectaculaire restauration - racontée dans cet article de L’Est Républicain à l’occasion du bicentenaire de sa disparition.


1. Vue de la salle où étaient accrochées les dix esquisses de François Boucher pour la Seconde Tenture Chinoise lors de la réouverture du musée en novembre 2018
Photo : Alexandre Lafore
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2. La tombe de Pierre-Adrien Pâris au cimetière Saint-Ferjeux de Besançon en novembre 2019, après sa restauration
Photo : Ville de Besançon
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La première grande exposition du Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon depuis sa réouverture a donc été gratifiée du label «d’intérêt national» par le Ministère de la Culture et le mérite à plusieurs égards, par l’intérêt de son propos, dont l’érudition est traduite avec pédagogie, et la qualité des rapprochements opérés dans ses salles. Le commissaire de l’exposition, Yohan Rimaud, dynamique conservateur bisontin, a travaillé main dans la main avec l’un des spécialistes de François Boucher, Alastair Laing. Mais l’exposition commence par un retour vers le le passé car la Manufacture de Beauvais avait déjà lancé une première tenture chinoise dans les dernières années du XVIIe siècle, qui remporta un succès retentissant et fut tissée jusqu’à l’épuisement des cartons. Composée de neuf tapisseries, la tenture de l’Histoire de l’Empereur de Chine est présente dans l’exposition de Besançon grâce au Musée du Louvre qui a prêté la première pièce de la tenture, L’Audience de l’Empereur (ill. 3), rarement exposée ces dernières années dans les salons du musée parisien, où on admirait plus souvent Les Astronomes, récemment offerts au département des Objets d’art par la Fondation La Marck (voir la brève du 2/6/16). Cette tapisserie, préemptée par le Louvre à l’hôtel Drouot,…

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