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Schalcken : la révélation d’un grand peintre hollandais du XVIIe siècle

Auteur : collectif, sous la direction d’Anja K. Sevcik.

Voici une première qui ne peut que dissoner agréablement dans l’inévitable expositionnite qui régule désormais toute vie artistico-culturelle [1]. Aussi étonnant que cela puisse paraître, il n’y avait encore jamais eu d’exposition consacrée à ce maître de premier plan, autrefois célèbre – Houbraken, Dezallier d’Argenville et même Goethe en parlent avec estime –, quelque peu négligé ensuite, revenu à présent en faveur, comme en témoignent les insatiables ventes actuelles (au bon plaisir des cotes…). Le fait est qu’il n’y a pas non plus tellement de célébrations monographiques – sont davantage prisées les flatteuses expositions généralistes ou les commodes thématiques spécialisées – qui portent sur des maîtres du Siècle d’or hollandais, hormis les noms-vedettes toujours ressassés.
Rare et méritante exception donc que la vertueuse exposition consacrée à Godefridus Schalcken (Made, 1643 – La Haye, 1706), successivement proposée par le musée de Cologne et celui de Dordrecht (le peintre naquit en effet à Made, entre Dordrecht et Breda) et qui fait par ailleurs écho à l’imposante monographie de Thierry Beherman parue, chose rare, en langue française, il y a presque 30 ans [2] mais gagnant singulièrement, on s’en doute, à se voir amendée et enrichie (au moins une dizaine d’inédits) par le jeu efficacement conjoint du marché et de la recherche érudite [3]. Observons au passage que les avant-propos du catalogue colonais auraient pu saluer davantage le mérite du travail du jeune Thierry Beherman (1950-1987), prématurément ravi à l’existence peu avant la publication de son monumental ouvrage [4]. Sur quelque 365 peintures de Schalcken déjà répertoriées par Hofstede de Groot en 1912 [5], Beherman après tri s’en tenait à près de 250 tableaux sûrs. Mais le fait que la présente exposition montre pratiquement un tiers de l’œuvre reconnu est une véritable prouesse. Avec un plaisir (presque réactionnaire !), permettons-nous dès lors de vanter un catalogue exigeant où les essais préliminaires, sagement proportionnés [6], ne l’emportent pas comme si souvent dans les expositions actuelles sur l’étude notice à notice des œuvres présentées. On eût aimé cependant qu’un aussi bel instrument de travail, vrai triomphe d’une imparable érudition, soit pourvu d’un index général, les notices y traitant et reproduisant même des dizaines d’autres œuvres de Schalcken.

L’exposition, superbement orchestrée par Anja Sevcik [7], nouvelle conservatrice au musée de Cologne où elle s’occupe du département de l’art baroque (auparavant, elle avait travaillé au musée de Prague), a su mettre à contribution les musées néerlandais et plus encore ceux d’Allemagne (qui ne sait la supérieure richesse des musées d’outre-Rhin en peintures du Siècle d’or hollandais !). Les Pays-Bas pour leur part restent, et c’est heureux, relativement bien pourvus en œuvres de Schalcken, notamment en portraits, peut-être parce que cela a moins tenté le marché exportationniste ou bien au contraire parce…

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