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Napoléon Ier ou la légende des arts

Compiègne, Musée national du Palais, du 24 avril au 27 juillet 2015 (prolongée jusqu’au 9 août)
Varsovie, Château royal, du 11 septembre au 13 décembre 2015.

La rivalité qu’entretiennent François Ier et Napoléon se ranime tous les cent ans. Cette année encore, les uns célèbrent Marignan, les autres pleurent Waterloo, Waterloo, morne plaine, dans une multitude d’expositions [1].

Ainsi Malmaison où Napoléon se réfugia quelques jours, après son abdication, matérialise la dernière utopie de l’empereur : partir pour l’Amérique. Il était périlleux de consacrer une exposition à un non-événement, dessein caressé, projet avorté, et si le sujet convient davantage à l’écriture d’un livre - l’ouvrage publié à cette occasion se lit d’ailleurs comme un roman - les commissaires s’en sortent plutôt bien [2]. Ils évoquent les préparatifs du départ - quels sont les effets personnels, objets précieux, nécessaires et mobilier de campagne qui seront emportés, des cartes également ont été retrouvées - ils décrivent ensuite les compagnons fidèles prêts à suivre leur empereur dans son exil, racontent les négociations sur les conditions de son départ - il fallait obtenir des passeports, il fallait aussi convaincre Napoléon de fuir, caché, il s’y refusa, déterminé à partir triomphalement - et puis sa résignation le 15 juillet, lorsqu’il finit par monter à bord du Bellérophon pour s’en remettre à l’hospitalité anglaise. Les connaissances de Napoléon sur l’Amérique sont également étudiées, et plus généralement la place des Américains dans l’imaginaire français de l’époque. C’est son frère Joseph qui traversera l’Atlantique et s’établira près de Philadelphie ; ce périple-là est aussi évoqué.


1. Vue de l’exposition
Au fond, François Gérard, Portrait de Madame Tallien
vers 1805
Sur le mur à gauche : papiers peints, 1810-1815
Deux chaise de Pierre-Benoît Marcion
A droite : Martin-Guillaume Biennais
nécessaire de la duchesse d’Otrante, vers 1815
Photo : Palais de Compiègne / Marc Poirier
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2. Vue de l’exposition
Vase représentant Les Noces aldobrandines
vers 1800-1802,
Manufacture de Sèvres
Table ronde soutenue par quatre griffons, vers 1804-1805
Photo : Palais de Compiègne / Marc Poirier
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De son côté, le Palais de Compiègne choisit d’illustrer l’envol de l’aigle plutôt que sa chute, en étudiant la création artistique qui fit sa gloire. Plus de 170 œuvres - peintures, dessins, sculptures, textiles, mobilier, arts décoratifs (ill. 1 et 2) - permettent de souligner les caractéristiques de ce qu’on appelle le «style Empire», mais aussi ses nuances. Un style qui ne se limite pas au règne de Napoléon Ier mais apparaît avant, au sein du néo-classicisme, et s’achève après, avec des œuvres pré-romantiques. Il reste malgré tout étroitement lié à la personne de l’empereur, à son image, maîtrisée, diffusée, à ses commandes qui favorisèrent l’essor économique. Il fallut notamment remeubler les résidences officielles, le château de Versailles par exemple, pour lequel on commanda plusieurs tentures et éléments de sièges en 1811. Jean-François Bony…

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