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Leonardo da Vinci. Painter at the court of Milan

Londres, National Gallery, du 9 novembre 2011 au 5 février 2012.

Nicholas Penny avait annoncé la fin des expositions « blockbusters ». Celle que dédie la National Gallery à Léonard de Vinci est donc quelque peu paradoxale. Il est en effet difficile d’imaginer une rétrospective qui cherche à attirer davantage les foules. Le musée a d’ailleurs sagement choisi de contingenter les entrées et on ne saurait trop conseiller à ceux qui veulent la voir de ne pas trop tarder. Les réservations sont déjà complètes au moins jusqu’à mi-décembre et même s’il restera possible d’acheter des places pour le jour même, celles-ci seront rares et tout le monde ne pourra pas entrer.

L’exposition le mérite. Elle n’est pas seulement un rassemblement de tableaux célèbres, elle a un propos et l’accrochage a un sens. Il est à craindre cependant que celui-ci échappe aux visiteurs peu avertis qui n’en auraient pas les clés de lecture. Le mélange des œuvres originales de Léonard avec celles de ses contemporains et élèves est pertinent car il permet de comprendre aussi bien la nouveauté radicale de son art que l’évolution de son style et l’influence qu’il eut sur ses suiveurs. Il invite aussi à s’interroger sur les questions d’attribution (complexes comme on le verra plus loin). Mais cela rend l’exposition difficile à comprendre pour qui n’aurait pas lu le catalogue ou pu en parler avec les commissaires, d’autant que les panneaux explicatifs sont peu diserts.


1. Léonard de Vinci (1452-1519)
Portrait de jeune homme (Le Musicien), 1486/87
Huile sur panneau - 44,7 x 32 cm
Milan, Pinacoteca Ambrosiana
Photo : Pinacoteca Ambrosiana
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2. Giovanni Antonio Boltraffio (vers 1467-1516)
naguère attribué à
Ambrogio de Predis (vers 1455-1510)
Portrait de jeune homme, 1490/91
Huile sur panneau - 38,9 x 37,4 cm
Milan, Pinacoteca di Brera
Photo : Pinacoteca di Brera
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Dès la première salle, la présence presque côte à côte de deux portraits d’homme, l’un par Léonard (ill. 1), l’autre par son collaborateur et élève Boltraffio (ill. 2), est troublante. D’abord parce que celui de Léonard est déjà l’œuvre d’un maître confirmé : l’artiste, formé dans l’atelier de Verrocchio n’est pas un débutant. L’exposition n’est pas une rétrospective complète, elle se penche uniquement sur l’œuvre de la période milanaise, soit vingt ans de la carrière d’un peintre mort à 67 ans. Ensuite parce que ce panneau de Léonard est inachevé, ce qui n’est pas précisé pour le visiteur (seule la tête est plus ou moins terminée). Enfin parce que les attributions inscrites sur les cartels sont trop affirmatives, ne laissant aucune place aux doutes, alors qu’elles sont tout sauf universellement acceptées. Il faut lire le catalogue pour le comprendre. Cette pratique, fréquente en histoire de l’art, de faire passer une hypothèse pour une certitude, est dommageable à la discipline.

Ainsi, le Portrait de jeune homme de Boltraffio était jusqu’en 2010 considéré comme d’Ambrogio de Predis. Sa nouvelle…

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