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La renaissance du Museo di Capodimonte e Real Bosco

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Une allée en face du Museo di Capodimonte surnommée l’allée aux seringues, de la prostitution infantile, le corps d’un jeune homme drogué découvert dans un bosquet, des pelouses en mauvais état, un parc non entretenu, sale et dangereux… Tel était le Bosco Reale di Capodimonte, pourtant l’un des plus importants jardins historiques d’Italie, qui s’étend sur 120 hectares devant l’ancien palais royal abritant le Museo di Capodimonte (ill. 1) et qui fait partie du même ensemble administratif. Une situation catastrophique dont on pouvait penser qu’elle était impossible à corriger.


1. Le Museo di Capodimonte
Juin 2022
Photo : Didier Rykner
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C’est pourtant ce qu’a réussi à faire en quelques années Sylvain Bellenger, le directeur français des lieux, qui après huit ans passé à la tête de l’institution (voir la brève du 2/9/15) va devoir passer la main en novembre, comme d’ailleurs Eike Schmidt, le directeur allemand de la galerie des Offices. Les directeurs actuels pouvaient pourtant poser à nouveau leur candidature au poste qu’ils occupent déjà, mais Gennaro Sangiuliano, le ministre de la Culture du gouvernement Meloni, a pris un décret l’interdisant. Les Italiens, qui avaient été pionniers en Europe en recrutant plusieurs directeurs de musée à l’étranger, mènent désormais une politique inverse. Un choix regrettable pour Capodimonte alors que ce musée va en grande partie fermer pour rénovation et que plusieurs chantiers sont en cours qui doivent permettre de terminer la renaissance de cet ensemble patrimonial et naturel que le directeur français a menée depuis son arrivée. Ces chantiers devront donc se poursuivre sans lui. Cette décision est fortement contestée à Naples, où une pétition lancée il y a trois semaines et déjà signée par plus de 2600 personnes, demande que Sylvain Bellenger soit au moins nommé « commissario straordinario » pour conduire le projet.


2. Les pelouses devant le musée
Juin 2023
Photo : Didier Rykner
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3. Terrains de football dans le parc
Juin 2023
Photo : Didier Rykner
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4. Les pelouses devant le musée
Mars 2011
Photo : Francesco Boggia (CC BY-3.0)
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Quel que soit l’endroit du jardin où l’on se promène, il est difficile d’en croire ses yeux. Le parc est magnifique et on pourrait se croire en Angleterre. Il n’y a pas un seul papier par terre, et les pelouses sont en excellent état. Celles qui se trouvent devant le musée (ill. 1 et 2) servaient de terrains de football aux enfants du coin. Sylvain Bellenger leur a proposé de se déplacer beaucoup plus loin dans le parc, à un endroit moins sensible (ill. 3), où il a même créé un terrain de cricket que réclamaient les communautés sri-lankaise et philippine, particulièrement nombreuses à Naples. Les pelouses autrefois piétinées et jonchées de détritus sont désormais verdoyantes, et les gardiens veillent à…

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