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Holbein et la Renaissance du Nord

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Francfort, Städel Museum, du 2 novembre 2023 au 18 février 2024.

Vienne, Kunsthistorisches Museum, du 19 mars au 30 juin 2024.

Il a le menton fuyant, le nez en trompette, l’œil vitreux, et pourtant, ce jeune homme a tout pour plaire car « il ne souffre pas du besoin », c’est ce qu’on peut lire sur son médaillon, et c’est ce qu’on peut deviner en observant ses vêtements. Sur la garde de son épée il est écrit « Celui qui aime courtise ». L’heureuse élue, plus accorte que son prétendant ou peut-être plus flattée par l’artiste, est portraiturée sur un autre tableau conçu en pendant (ill. 1 et 2).


1. Hans Holbein l’Ancien (vers 1464-1524)
Portrait d’un membre de la famille Weiss d’Augsbourg, 1522
Technique mixte
sur panneau - 41,7 x 35,2 cm
Francfort, Städel Museum
Photo : bbsg
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2. Hans Holbein l’Ancien (vers 1464-1524)
et atelier
Portrait de la femme d’un membre de la famille Weiss d’Augsbourg, vers 1522
Technique mixte
sur panneau - 41 x 35 cm
Londres, Schroder Collection
en dépôt à Bath, The Holburne Museum
Photo : bbsg
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Peinte en 1522, cette effigie d’un membre de la famille Weiss d’Augsbourg, est l’une des dernières œuvres d’Hans Holbein. Hans Holbein, mais lequel ? Il s’agit du père, moins célèbre que le fils. Et c’est ce qui fait sourciller le visiteur de cette exposition consacrée à la Renaissance Allemande : aurait-il été embobiné ? Le titre, l’affiche et la couverture du catalogue laissent croire que le célèbre Holbein « le Jeune » est au cœur du sujet. Ce n’est pas tout à fait vrai. Et ce n’est pas bien grave. Car non seulement le propos est passionnant, mais il a le mérite de mettre en avant des artistes majeurs quelque peu oubliés du grand public. Qu’on se rassure, plusieurs chefs-d’œuvre du fameux fils concluent avec splendeur l’exposition. Auparavant, le parcours montre les prémices de la Renaissance dans le Nord, en se limitant à un lieu, la ville d’Augsbourg en Bavière où furent actifs deux peintres pionniers, réputés en leur temps : Hans Holbein l’ancien et Hans Burgkmair. Leurs œuvres sont confrontées à celles d’autres artistes, allemands bien sûr, parmi lesquels le grand Albrecht Dürer, mais aussi hollandais et italiens, Van Eyck, Donatello et quelques autres.
Le catalogue réunit des essais documentés qui racontent cet âge d’or que connut Augsbourg aux XVe et XVIe siècles, analysent le passage du gothique tardif à la Renaissance, retracent la carrière des artistes, tandis que des notices commentent les œuvres exposées. Il est par ailleurs précisé quelles sont celles qui sont présentes à Francfort et celles qui seront visibles à Vienne. Car l’exposition présentée d’abord au Städel Museum se tiendra ensuite, avec quelques variantes, au Kunsthistorisches Museum.

Cette confrontation des deux peintres est d’autant plus intéressante qu’Holbein et Burgkmair n’ont pas emprunté les mêmes chemins. Le premier voyagea aux Pays-Bas, sans doute avant 1490, et fut marqué par les œuvres de primitifs flamands tels que Hans Memling, Hugo van der Goes ou encore Dirk Bouts…

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