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La découverte de la vie quotidienne. De Bosch à Bruegel

Rotterdam, Musée Boijmans Van Beuningen, du 10 octobre 2015 au 17 janvier 2016

1. Jan Sanders van Hemessen (vers 1500–1563/1567)
La Mariée en pleurs, vers 1540
Panneau - 51,8 x 63 cm
Prague, Národní Galerie
Photo : Národní Galerie
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Elle a les larmes aux yeux, la mariée. Elle a aussi de la morve au nez, des rides au coin des yeux et une bouche grimaçante. C’est la vision alléchante qu’en donne Jan Sanders Van Hemessen, détournant le thème de la jeune épousée toute émue, emmenée par son mari pour la nuit de noce (ill. 1). Plus loin, on ne sait si la femme que décrit Pieter Huys crie ou chante, elle braille. Elle a replié sur son bras le pantalon d’un homme : pas de doute, c’est elle qui porte la culotte à la maison ; une idée que l’on retrouve dans une gravure de Pieter van der Borcht d’après le Monogrammist W. L.
Si la peinture de genre du XVIIe siècle a fait l’objet de nombreuses expositions, celle du siècle précédent est délaissée. Or c’est bien au XVIe que la vie quotidienne devint un sujet en soi pour les artistes hollandais et flamands. Le Musée Boijmans réunit quelque quatre-vingts tableaux et gravures - reproduits et commentés dans un catalogue en hollandais uniquement - pour illustrer le développement de ce nouveau genre qui fut encouragé par plusieurs facteurs. La Réforme protestante tout d’abord, qui fustigea la vénération d’images religieuses, porta un coup à leur production. En outre, la ville d’Anvers, centre financier européen, vit s’épanouir une classe sociale intermédiaire de marchands et de bourgeois, commanditaires d’œuvres pour leurs intérieurs : portraits, paysages, natures mortes et vie quotidienne.

2. Jérôme Bosch (vers 1450-1516)
Vagabond, vers 1500
Panneau - 71 x 70,6 cm
Rotterdam, Musée Boijmans Van Beuningen
Photo : Musée Boijmans Van Beuningen
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Il s’agit moins pour les peintres de décrire une société que de la tourner en dérision. Bien sûr, certains d’entre eux comme Ambroise Benson évoquent les distractions d’une…

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