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Baccio Bandinelli. Dessins et sculptures du Louvre

Paris, Musée du Louvre, du 21 février au 26 mai 2008

Quelques semaines seulement après la clôture de l’exposition sur les dessins de Polidoro de Caravaggio, s’ouvre une nouvelle présentation dédiée à un maître italien de la Renaissance tout aussi « fascinant mais difficile », selon la très juste expression trouvée par Carel van Tuyl dans son remarquable essai d’introduction au catalogue. Le Louvre a en effet décidé de mettre à l’honneur Baccio Bandinelli (1493-1560), souvent relégué à l’arrière-plan d’une scène florentine qu’on estime dominée par Pontormo ou Cellini. Et malgré les louanges de Vasari, passé par son atelier, l’historiographie a construit son jugement à partir d’un quiproquo. Définissant avant tout Bandinelli par rapport à Michel-Ange, la critique a durablement fait de notre artiste un malheureux rival, un épigone maladroit, un pâle reflet du « divin » génie. On s’en doute, le parti pris de l’exposition va à l’encontre de ce postulat [1], en montrant l’importance et l’originalité d’un maître du disegno, sculpteur et peintre, favorisé par les Médicis durant toute sa carrière.


1. Baccio Bandinelli (1493-1560)
Portrait de femme dit de Jacopa Doni
Sanguine, traces de stylet - 24,2 x18,9 cm
Paris, Musée du Louvre
Photo : RMN - Thierry Le Mage
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Il faut tout de même se garder d’un jugement trop enthousiaste et reconnaître l’influence qu’exerce Michel-Ange sur le jeune Baccio qui, séjournant à Rome, apprend la leçon du nu viril avec les ignudi de la Chapelle Sixtine. L’hommage déclaré de Bandinelli ne tarda pourtant pas à se muer en antagonisme sur les plans tant politique - Baccio accompagnera les Médicis dans leur exil en 1527, alors que Michel-Ange rallie la République de Florence - qu’esthétique. Source de bien des malentendus, le colossal Hercule et Cacus de Bandinelli, qui remporta la commande à la place de Michel-Ange, fut bel et bien conçu en pendant du David sur la place de la Seigneurie ; mais cette comparaison volontaire ne fut guère favorable à Bandinelli, ne pouvant rivaliser avec le David et encore moins le surpasser. Cet échec de Bandinelli dans la sphère publique le condamna doublement : ce marbre colossal resta non seulement son œuvre la plus célèbre, éclipsant le reste de sa création, mais il fut aussi considéré comme représentatif de l’ensemble de son art [2]. Les dessins et sculptures conservés par le Louvre entendent bien nuancer cette interprétation limitée, tout en faisant connaître le mieux possible la carrière de l’artiste à travers le fonds du musée. Car rares sont les études autour de Bandinelli, toujours en attente d’un catalogue raisonné. Le Louvre peut d’ailleurs se vanter d’être une des seules institutions ayant jamais consacré de manifestation à l’œuvre de Bandinelli, près de vingt ans après l’exposition de Cambridge sur les dessins de l’artiste dans les collections britanniques [3].


2. Baccio Bandinelli (1493-1560)
Homme nu, vu de dos, le bras gauche
levé au-dessus de la tête

Sanguine, traces de…

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