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Alexandre Cabanel 1823-1889. La tradition du beau

Montpellier, Musée Fabre, du 10 juillet au 2 janvier 2011
Cologne, Wallraf-Richartz Museum, du 4 février au 15 mai 2011

On ne célébrera jamais assez les apports répétés et fondamentaux du Musée Fabre à l’histoire de l’art. Grâce à celui-ci, plusieurs artistes importants bénéficient désormais d’un ouvrage de référence ayant accompagné une rétrospective très complète de leur œuvre. Aux notices des tableaux exposés se rajoute en effet une liste complémentaire qui fait de ces publications des catalogues exhaustifs. Après récemment Jean Raoux (voir l’article) et François-Xavier Fabre (voir l’article), c’est un autre enfant du pays, Alexandre Cabanel, qui est aujourd’hui l’objet d’une exposition, en tous points réussie.


1. Alexandre Cabanel (1823-1889)
La Naissance de Vénus, 1863
Huile sur toile - 130 x 225 cm
Paris, Musée d’Orsay
Photo : RMN
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Pourtant, celui-ci n’eut pas de chance avec la postérité. Comme la plupart des artistes qualifiés d’ « académiques », il connut un long purgatoire. Plus grave, sa seule toile vraiment connue est, à notre avis, l’une des moins bonnes. Nous voulons parler évidemment de sa Vénus (ill. 1) conservée au Musée d’Orsay, ici présentée aux côtés de deux autres tableaux du Salon de 1863 qui lui furent comparés, La Perle et la Vague de Baudry (Madrid, Prado) et la Naissance de Vénus d’Amaury-Duval (Lille, Palais des Beaux-Arts).
Pourtant, le peintre vaut bien mieux que cette toile un peu triviale et d’un érotisme suranné comme le démontre amplement l’exposition. Cabanel est un excellent peintre et la vue de son œuvre prouve une fois de plus qu’ « académique », un terme qui se réfère à une formation, et surtout « pompier », qualificatif dont l’origine exacte est discutée, sont des mots qui ne recouvrent pas une réalité picturale tant les styles des différents artistes embringués dans ce soi-disant mouvement sont différents. En fait, et cela est parfois suggéré dans le catalogue (notamment dans l’essai de Stephen Bahn), Cabanel doit être plutôt rapproché du romantisme. Ses sujets sont en effet souvent tirés de Shakespeare ou des thèmes traités dans la première moitié du XIXe siècle par les artistes romantiques. Sa manière rappelle souvent Chassériau, davantage encore que Delacroix. Qu’on compare donc ses anges du Paradis Perdu (ill. 2) avec ceux de Chassériau, ou sa figure de Velléda avec certaines des héroïnes de ce peintre et l’on trouvera incontestablement des analogies dont il serait intéressant d’approfondir l’origine.


2. Alexandre Cabanel (1823-1889)
Tête d’ange, étude pour le Paradis perdu, 1863-1867
Huile sur papier marouflé sur toile - 65,3 x 45 cm
Béziers, Musée des Beaux-Arts
Photo :
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3. Alexandre Cabanel (1823-1889)
Le Christ au jardin des Oliviers, 1843-1844
Huile sur toile - 185 x 145 cm
Montpellier, église Saint-Roch (presbytère)
Photo : Marina Weissman/Armelle Demongeot.
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4. Alexandre Cabanel (1823-1889)
Albaydé, 1848
Huile sur toile - 98 x 80 cm
Montpellier, Musée Fabre

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