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Un tableau de Roderic O’Conor acquis par Orsay

10/2/21 - Acquisition - Paris, Musée d’Orsay - Les bigoudènes et autres coiffes en dentelle ponctuent de taches blanches et peuplent de silhouettes insolites les tableaux de Paul Gauguin, d’Émile Bernard ou de Maurice Denis. On les trouve aussi dans les peintures de Roderic O’Conor qui séjourna à Pont Aven, mais le maître irlandais sut parfois renoncer au pittoresque des Bretonnes pour la simplicité des Bretons, représentant une série de jeunes paysans sur fond neutre, sans fioritures sinon celles de son pinceau : d’étranges bandes de couleurs strient le visage d’un garçon, ainsi que son costume et l’arrière-plan de la composition (ill. 1). Leurs tonalités changent selon les ombres et les lumières, elles sont aussi tracées dans des directions différentes, conférant une expressivité intrigante au tableau.
C’est en Bretagne que Roderic O’Conor osa cette technique audacieuse et développa un style personnel. Certes, on retrouve la simplification des formes cernées par un trait épais, propre au synthétisme, mais l’artiste n’embrassa pas pleinement la manière des peintres de Pont Aven. Ses œuvres ne sont pas composées d’aplats de couleurs pures, mais de couches successives, qui forment une matière épaisse et vibrante. Car une influence plus importante encore marqua son art, celle de Van Gogh, dont les œuvres furent pour l’Irlandais de « merveilleuses expressions de caractères poussées jusqu’au point de l’hallucination ».


1. Roderic O’Conor (1866-1940)
Garçon breton de profil, 1893
Huile sur toile - 38,1 x 44,5 cm
Paris, Musée d’Orsay
Photo : Musée d’Orsay
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Ce tableau qu’on avait pu admirer sur le stand de Jean-Luc Baroni et Marty de Cambiaire [1] à la Tefaf 2020 (voir l’article sur la foire) a finalement rejoint les collections d’Orsay. Les Amis du musée avaient lancé une souscription afin de réunir 200 000 euros avant le 31 janvier 2021. Cette acquisition est d’autant plus heureuse que les œuvres du maître sont rares…

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