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Un chef d’œuvre de Chardin mis en vente

20/1/22 - Marché de l’art - C’est un chef-d’œuvre de Chardin que personne ne remarqua lorsqu’il fut exposé en 1761. D’ailleurs, sa présence au Salon est déduite à partir d’un dessin que Gabriel de Saint-Aubin traça sur l’une des pages du livret. Pas un mot de Diderot dans son compte-rendu, lui qui loua le peintre au Salon de 1763 en des termes qui auraient pu tout aussi bien qualifier cette nature morte aux fraises des bois et aux deux œillets présentée deux ans plus tôt : «Ô Chardin ! ce n’est pas du blanc, du rouge, du noir que tu broies sur ta palette : c’est la substance même des objets, c’est l’air et la lumière que tu prends à la pointe de ton pinceau et que tu attaches sur la toile... Approchez-vous, tout se brouille, s’aplatit et disparaît ; éloignez-vous, tout se recrée et se reproduit.»


Jean-Baptiste Siméon Chardin (1699-1779)
Le Panier de fraises des bois
Huile sur toile - 38 x 46 cm
Collection Particulière
Photo : Artcurial - Cabinet Turquin
Vente Artcurial, le 23 mars 2022
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C’est un chef-d’œuvre de Chardin qui ne valait pas grand chose dans les années 1820-1840 lorsqu’il fut acheté par les Marcille. La peinture française du XVIIIe siècle était alors largement boudée par les amateurs.
C’est, enfin, un chef-d’œuvre oublié au XXe siècle et redécouvert lors de la fameuse rétrospective de 1979 organisée par Pierre Rosenberg - il fut même choisi pour la couverture du catalogue. Depuis, il est régulièrement demandé à sa propriétaire pour des expositions dans le monde entier.
Ce chef-d’œuvre sera finalement mis en vente par Artcurial, avec l’expertise du cabinet Turquin ; Matthieu Fournier, Éric Turquin et Stéphane Pinta l’ont présenté aujourd’hui à la presse, il affrontera le feu des enchères le 23 mars à Paris. Son estimation : 12 à 15 millions d’euros. C’est cher murmure-t-on. Mais cette peinture est désormais considérée comme une icône de la nature morte, typique de l’art du maître qui la peignit…

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