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SUSTRIS, Lambert (Amsterdam, vers 1515-1520-Padoue ou Venise, après 1568)

Peintre d’origine hollandaise, actif en Italie

Biographie :

Portraitiste notable, fresquiste singulier, habile peintre de paysages comme de mythologies, Lambert Sustris demeure aussi original que méconnu. Oublié dès la fin du XVIème siècle, cet artiste secondaire n’a en effet ni le génie d’un Titien, ni la fougue d’un Tintoret ou l’éclat d’un Véronèse. Son talent n’est toutefois pas négligable, malgré la difficulté à cerner sa personnalité artistique. Et c’est bien là son principal attrait : Sustris demeure l’artiste d’origine hollandaise le plus « vénétianisé » du XVIème siècle, celui qui a su marier avec tact le luminisme de sa région d’adoption, les souvenirs de sa formation initiale et le maniérisme toscan ou émilien.

Les rares sources sur l’artiste ne nous renseignent ni sur sa date ni sur son lieu de naissance. La critique actuelle estime qu’il naît vers 1515-1520 à Amsterdam. De même, on suppose qu’il fréquente, au début des années 1530, l’atelier de Jan van Scorel : ce dernier était parmi les artistes néerlandais les plus au fait des nouveautés de l’art italien, ayant notamment voyagé à Rome et Venise au début des années 1520, peu de temps avant l’entrée présumée de Sustris dans son atelier. De cette époque ont été conservées quelques Saintes Familles, trahissant l’ascendance de Scorel par leurs motifs antiques et leurs silhouettes monumentales fortement découpées.
Sustris lui-même part ensuite en Italie, qu’il ne quittera presque plus. On le retrouve tout d’abord à Rome, au plus tard en 1536. Dans la ville éternelle, il laisse sa signature sur une voûte de la Domus Aurea à côté de celle de deux autres élèves de Scorel, Maerten van Heemskerck et Herman Posthumus. Les réalisations artistiques de Sustris à cette époque sont mal connues, à l’exception d’une hypothétique participation aux décors pour l’entrée de Charles Quint en avril 1536.

1. Lambert Sustris (vers 1515/1520- après 1568)
Vénus
Huile sur toile - 116 x 186 cm
Amsterdam, Rijksmuseum
© D.R.
Voir l´image dans sa page

Dès la fin des années 1530, l’artiste quitte Rome pour la Vénétie. Installé à Venise jusqu’en 1540, il y réalise notamment un ensemble de xylographies pour l’ouvrage ésotérique Le Sorti intitolate Giardino di Pensieri, publié par Marcolini en octobre 1540. Ces estampes décrivent des personnifications, parfois placées dans des ruines ou des paysages, et leur plasticité comme leur jeu de drapés montrent combien Sustris a complètement assimilé la « manière » italienne, pour reprendre le mot de Vasari. Les artistes avec lesquels il a le plus de contacts sont le peintre d’origine toscane Giuseppe Porta, dit Salviati (avec lequel il travaille pour Le Sorti et collaborera à Padoue) et surtout Titien, dont il devient probablement un collaborateur. Le maître aimait en effet s’entourer d’artistes flamands pour intervenir dans ses paysages, et certains spécialistes ont suggéré que Lambert Sustris a réalisé le fond de montagnes et d’arbres de la…

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