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LEHMANN, Carl Ernst Rudolf Heinrich Salem, dit Henri (Kiel, 1814 - Paris, 1882)

Peintre français, d’origine allemande (naturalisé en 1847)

Biographie :

1. Henri Lehmann
Portrait de Marie d’Agoult, Salon de 1843
Huile sur toile - 93,5 x 73,5 cm
Paris, musée Carnavalet
Photo : D. Rykner
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Grand décorateur, portraitiste subtil et dessinateur de premier plan, Henri Lehmann est l’un des peintres les plus méconnus du XIXe siècle. Elève d’Ingres, il a souffert de l’ostracisme qui a frappé les innombrables artistes issus de cet atelier, à l’exception peut-être de Chassériau dont il se rapproche d’ailleurs par bien des aspects.

Né Allemand, Henri Lehmann arrive en France en 1831 et entre dans l’atelier d’Ingres. Il expose au Salon à partir de 1835 où il présente le Départ du Jeune Tobie (Hambourg, Kunsthalle), premier tableau d’un cycle qu’il poursuivra jusqu’en 1866. Etranger, il ne peut concourir pour le prix de Rome, et gagne à ses frais la ville éternelle en 1839. Il y rejoint Ingres, son maître, alors directeur de l’Académie de France, avec qui il entretient d’étroites relations : la muse derrière le compositeur Cherubini dans le portrait qu’Ingres peint en 1841-1842 (Paris, Louvre) est due au pinceau de Lehmann.

2. Henri Lehmann
Portrait de Madame Alphonse Karr
Huile sur toile - 66 x 50,5 cm
Photo : Minneapolis, Institute of Art
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3. Henri Lehmann
Portrait de la princesse Belgiojoso
Huile sur toile - 160 x 120 cm (avec le cadre)
Localisation actuelle inconnue
Photo : D.R.
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De nature mélancolique et insatisfaite, le peintre se lie à Rome avec Liszt et Marie d’Agoult, amitié qui engendra une longue correspondance. Souvent reproduite, l’effigie de Marie d’Agoult (Paris, Musée Carnavalet, ill. 1) ne représente qu’un aspect de l’art de Lehmann portraitiste. Dans certaines figures, il exacerbe les traits de ses modèles : avec leurs yeux immenses qui fixent le spectateur, les étranges physionomies de Madame Alphonse Karr (Minneapolis, Art Institute, ill. 2 ) ou de la Princesse Belgiojoso (localisation actuelle inconnue, ill. 3) sont une des postérités du portrait ingresque. On retrouve, presque poussée à la caricature, cette intensité d’expression dans les représentations d’Ophélie et d’Hamlet du Salon de 1846 (localisation actuelle inconnue).

Définitivement installé à Paris au début de 1842, ilentame une carrière officielle qui lui apporte tous les honneurs. Il multiplie les travaux décoratifs tant religieux (église St Merri, chapelle des Jeunes Aveugles) que profanes (Hôtel de Ville, Palais du Luxembourg, Palais de Justice). Les premiers ont mieux survécus que les seconds, victimes des incendies de la Commune. Seule la Salle du Trône au Sénat, d’accès difficile, subsiste encore.
Au Salon de 1855 (Exposition Universelle), Lehmann expose pas moins de vingt-et-un tableaux. Elu membre de l’Institut en 1864 et nommé professeur à l’Ecole des Beaux-Arts en 1875, il meurt à Paris le 30 mars 1882 à l’âge…

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