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Marie Madeleine. La Passion révélée

Bourg-en-Bresse, Monastère de Brou, du 29 octobre 2016 au 5 février 2017.
Carcassonne, Musée des Beaux-Arts, du 24 février au 24 mai 2017
Douai, Musée de la Chartreuse, du 17 juin au 24 septembre 2017.

1. Souabe, Allemagne
Elévation de Marie Madeleine
par les anges
, fin XVe
Huile sur bois - 91 x 56 cm
Aix-la-Chapelle, Musée Suermondt-Ludwig
Photo : Musée Suermondt-Ludwig
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Une lotion pour cheveux baptisée « eau de la Magdeleine », il fallait y penser. On ne sait si elle était efficace au point de permettre aux femmes de se promener nues tout en protégeant leur pudeur derrière une longue chevelure soyeuse, comme la sainte.
Cette fiole de 1875 n’est évidemment qu’un clin d’œil parmi les quelque 130 œuvres réunies au Monastère de Brou pour une exposition passionnante consacrée à Marie Madeleine. Édifié par Marguerite d’Autriche, le monument lui-même laisse à la sainte une place de choix dans son décor [1].

Personnage en partie fabriqué, Madeleine est trinitaire, incarnant trois figures distinctes de l’Évangile : elle est la pécheresse anonyme qui répand du parfum sur les pieds de Jésus, elle est Marie de Béthanie, sœur de Marthe et de Lazare, elle est enfin Marie la Magdaléenne témoin de la Passion et de la Résurrection du Christ. C’est le pape Grégoire le Grand qui, au VIe, réunit dans ses sermons [2] les trois Marie en une. Cette unicité fut contestée bien sûr, notamment par Jacques Lefèvre d’Etaples en 1518 [3], puis par Luther et par Calvin en 1543 [4]. La sainte pécheresse a pourtant traversé les siècles, chaque époque favorisant dans son art l’une ou l’autre de ses multiples facettes, de la châsse reliquaire crée à Limoges à la fin du XIIe, au clinquant collage de Toño Rosillo évoquant en 2013 la Patronne des parfumeurs. Le catalogue détaille dans ses essais tous les visages de la sainte abordés dans l’exposition, et accompagne les œuvres de notices détaillées.

Dès la fin du Moyen Âge, Madeleine fut représentée pour elle-même et non plus seulement comme l’un des personnages de la Passion. Sainte myrophore, le premier de ses attributs est le vase d’onguent qui évoque à la fois le pourvoir de séduction de la courtisane, la pénitence de la pécheresse qui parfume les pieds de Jésus, et la piété de celle qui vint embaumer le Christ mort après sa mise au tombeau. Elle est aussi dotée de longs cheveux et, paradoxalement, ce symbole de féminité, voire de coquetterie devient signe de pénitence et d’ascétisme, au point que sur un petit relief en albâtre du XVe siècle, on a d’abord pris la Madeleine pour saint Jean Baptiste vêtu d’une peau de bête… Quelques œuvres germaniques du XVe siècle sont à ce propos très étonnantes, les cheveux de la sainte ressemblent à un pelage, et transforment la belle en bête, comme Marie l’Égyptienne (ill. 1).

Le parcours thématique de l’exposition distingue non seulement les différents passages de l’Évangile où Marie Madeleine apparaît, mais aussi les épisodes de sa vie avant sa rencontre avec Jésus et après la Résurrection, que l’Écriture Sainte ne raconte pas et qui furent popularisés par Jacques de Voragine.
La tradition veut que Madeleine fût une femme de haute…

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