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Le nouveau musée Toulouse-Lautrec d’Albi

1. Vue aérienne du Palais de la Berbie.
Au premier plan la Tour Mage surplombant
les jardins à la française.
A l’arrière-plan la Terrasse de Bernis que ferme sur la droite
l’aile d’Amboise entre ses deux tours à poivrières,
et perpendiculairement à elle, l’aile Stainville
Photo : Musée Toulouse-Lautrec, Albi, Tarn
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Sans fermer ses portes aux visiteurs (hormis une courte période de trois mois), le musée Toulouse-Lautrec a, depuis dix ans, entrepris une profonde transformation, tant architecturale que muséographique [1]. Aujourd’hui les travaux sont achevés – du moins pour la partie accessible au public – et le nouvel écrin de la Berbie, enrichi des découvertes précieuses qu’ont révélées les fouilles, offre au public depuis le 2 avril 2012, tout à la fois un admirable monument palatial, un musée digne des plus belles réalisations internationales et doté de tout ce que propose aujourd’hui, en plus des œuvres, un tel lieu culturel – auditorium, salle d’exposition temporaire, centre de ressources documentaires, espaces pédagogiques, réserves réaménagées… – et un nouveau parcours avec de nouveaux accrochages.

A l’abri de la somptueuse et riche cathédrale fortifiée Sainte-Cécile [2] qui domine, du haut des 78 mètres de son clocher-donjon, le Palais de la Berbie (ill. 1) (déformation – ou plutôt évolution phonétique de l’occitan bisbia, « évêché »), tout de brique rouge comme elle [3], constitue un ensemble architectural unique auquel l’UNESCO a rendu hommage, classant la Cité épiscopale avec ses quartiers préservés aux ruelles médiévales – Le Castelviel, Le Castelnau, le bourg Saint-Salvi et sa splendide collégiale ornée d’une tourelle à l’italienne, et Les Combes –, son Pont-Vieux et ses berges tarnaises, à son Patrimoine mondial en 2010.
Palais, la Berbie ne l’est devenu qu’au fil des siècles. Ce fut en effet d’abord une résidence fortifiée occupée par les évêques d’Albi – Albi offrant la particularité d’avoir des évêques cumulant pouvoir spirituel et temporel, engendrant l’hostilité de la population locale. Ce qui explique que la Berbie se soit vite transformée en palais défensif et que des courtines aient été érigées face à la ville, le Tarn faisant office de défense naturelle. Durand de Beaucaire, le premier, fit construire, entre 1228 et 1254, une vaste salle féodale à laquelle il fit accoler la Tour Sainte-Catherine qui servait de tribunal et de prison ecclésiastiques. Son successeur, Bernard de Combret, renforça l’aspect défensif de l’ensemble, en particulier en enfermant tous les bâtiments anciens abritant chanoines et membres du clergé derrière de vastes murailles. Mais c’est Bernard de Castanet qui, pendant son mandat (1277-1306), allait achever de faire de la Berbie une véritable forteresse dominée par un double donjon, la Tour Mage (qui réunit l’ancienne Tour Sainte-Catherine surélevée à une nouvelle tour, la Tour Saint-Michel qui devient la résidence protégée de l’évêque) [4]. C’est avec…

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