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L’Œil de Baudelaire

Paris, Musée de la Vie romantique, du 20 septembre 2016 au 29 janvier 2017

«Vous n’êtes que le premier dans la décrépitude de votre art. [1] » écrivait Baudelaire à son ami Manet que ce demi-compliment n’a pas dû emballer outre mesure. La phrase est évidemment ambiguë, mais elle est surtout révélatrice de l’état d’esprit de son auteur, en quête, parmi ses contemporains, de l’artiste qui saura renouveler la grande tradition de la peinture. Car on oublie qu’avant d’être reconnu pour sa poésie, Charles Baudelaire voulut se faire un nom dans la critique d’art, genre littéraire à part entière depuis Diderot, auquel il s’essaya de 1845 à 1863 [2].


1. Eugène Delacroix (1798 - 1863)
La Madeleine dans le désert, 1845
Huile sur toile - 55,5 x 45 cm
Paris, Musée Eugène Delacroix
Photo : RMN-GP /Musée du Louvre
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2. George Catlin (1796-1872)
Portrait de Mu-ho-she-kaw (nuage blanc)
chef des Ioways du Haut-Missouri,
vers 1845-1846
Huile sur toile - 81 x 65 cm
Paris, Musée du quai Branly
Photo : Musée du quai Branly
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Le Musée de la Vie Romantique a réuni une centaine d’œuvres - peintures, dessins gravures, sculptures – qu’il propose de regarder avec l’œil de Baudelaire pour mieux comprendre les critères esthétiques du poète et critique désireux de se distinguer de ces « aristocrates de la pensée » qui se posent en «distributeurs de l’éloge et du blâme [3] » et accusent injustement le bourgeois d’avoir provoqué la décadence de l’art.
Le parcours s’ouvre sur les deux premiers salons que commenta Baudelaire. Si le Salon de 1845 est un texte un brin aride encore, constitué sous forme de liste, le Salon de 1846 alterne les commentaires individuels des œuvres exposées avec des réflexions théoriques sur la couleur ou sur l’opposition entre l’idéal et le modèle… Il admira aussi bien la blanche Madeleine d’Eugène Delacroix que les peaux-rouges de Catlin, la poésie intime et mystérieuse de l’une, le caractère fier et noble des autres (ill. 1 et 2). Il est d’ailleurs…

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