L’Académie des beaux-arts contre le remplacement des vitraux de Notre-Dame

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Signez la pétition contre le remplacement des vitraux de Viollet-le-Duc à Notre-Dame.

L’Institut, siège de l’Académie des Beaux-Arts
Photo : Guilhem Vellut (CC BY 2.0)
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L’Académie des beaux-arts a publié hier mercredi 20 décembre un communiqué sans ambiguïté sur le projet de remplacement des vitraux de Viollet-le-Duc à Notre-Dame. Si elle n’appelle pas à signer la pétition, dont elle ne parle pas, sa position est claire et rejoint la notre : elle ne s’oppose pas à l’installation de quelques vitraux contemporains dans le monument, mais insiste sur le fait que « l’intervention d’artistes d’aujourd’hui ne saurait se faire au prix de la dépose de décors existants » ce qui relève du simple bon sens. Elle reprend ainsi notre idée - ou plutôt celle du lecteur de La Tribune de l’Art, Nicolas Giraudet, qui l’avait suggéré dans le commentaire d’un article - d’envisager leur installation dans la tour nord, à un endroit qui serait d’ailleurs accessible au public.

Remarquons également que, tout comme nous, les académiciens ont salué « l’annonce faite par le président de la République [...] de l’ouverture d’un musée consacré à la cathédrale au sein de l’Hôtel-Dieu ».

Cela permet de mettre, une fois de plus, les choses au clair. Certains, notamment sur les réseaux sociaux, croient pouvoir nous accuser d’être des opposants politiques au président de la République, ainsi que d’être contre l’art contemporain. Nos articles disent tout le contraire : quand Emmanuel Macron prend de bonnes décisions pour le patrimoine, et la création du musée à l’Hôtel-Dieu en est une excellente, nous le disons haut et fort, et nous l’en remercions. Quand il vandalise ou laisse vandaliser le patrimoine (ce qui est hélas assez fréquent), nous le disons également. Nous avons toujours tenu cette position : La Tribune de l’Art ne fait pas de politique partisane, elle défend le patrimoine. Nous nous battons contre les politiques qui le menacent, de quelque bord qu’ils soient, et nous sommes à leur côté au contraire quand ils le défendent. Il en va de même dans tout ce qui a trait à Notre-Dame.

Quant à l’art contemporain, si nous en parlons si peu, c’est parce qu’il sort de notre champ. C’est pourquoi nous ne l’abordons que quand il constitue une menace contre les monuments historiques. Répétons-le : les vitraux contemporains peuvent être installés dans des églises anciennes à la condition qu’ils ne viennent pas remplacer ce qui existe et qu’ils respectent, par la composition et le coloris l’architecture qu’ils viennent décorer. À ce titre, beaucoup donnent l’exemple des vitraux de Pierre Soulages à Conques : mais s’ils sont superbes et bien adaptés au monument - ce n’est que notre avis, on a également le droit de penser différemment - il est dommage qu’ils soient venus remplacer les verrières de Francis Chigot, excellent artiste Art déco (aujourd’hui montré dans une exposition à la Cité du Vitrail à Troyes).

Notre ligne est donc limpide : défendre le patrimoine contre tous ceux qui s’y attaquent. Nous n’y dérogerons jamais.

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