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Damoclès - L’œuvre en question

Le musée des beaux arts de Caen met en lumière jusqu’au 31 janvier 2010, dans le cadre du cycle l’œuvre en question (il s’agit de sa 6e édition), un tableau important de sa collection : le Damoclès de Thomas Couture. Cette présentation est accompagnée d’une publication dont la plume a été confiée à Bénédicte Ottinger, conservateur des musées de Senlis, qui travaille actuellement à la préparation du catalogue raisonné de cet artiste.

Damoclès est une toile aussi étrange et interrogatrice que l’est la vie et la carrière de Thomas Couture. L’essai qui nous est proposé illustre bien ce double paradoxe. Il propose d’ausculter cette œuvre en expliquant sa genèse, puis sa conception, avant de la mettre en relation à la fois avec le reste du corpus du peintre, mais également en la restituant dans l’histoire mouvementée de la peinture à la charnière du Second Empire et de la Troisième République.
Lorsqu’il s’attèle à cette tâche en 1861, Thomas Couture a quitté le devant de la scène des arts. Il en remâche une certaine rancœur à la fois contre le régime de Napoléon III et le système des Beaux-arts. Il s’est retiré à Senlis, sa ville natale, et abandonne petit à petit toutes les grandes commandes qu’il a reçues.
Chacun connait la légende de Damoclès, tout au moins l’histoire de l’épée suspendue par un fil au-dessus de sa tête. Pourtant, rien de cela n’apparaît dans la toile de Couture. Le récit originel de Cicéron évoque un courtisan de Denys l’Ancien, à Syracuse, qui jalouse son maître et auquel ce dernier propose de prendre momentanément sa place. Il s’allonge sur un lit d’or, mais découvre vite l’épée qui pend au dessus de son crâne, symbole de la fragilité du pouvoir. Le Damoclès de Couture, dépourvu de son attribut habituel, dérange les contemporains. Sur ce fondement, Bénédicte Ottinger développe son propos autour du principe de l’allégorie dans l’allégorie. Couture est un habitué de cette technique d’expression. Son Damoclès s’inscrit d’ailleurs avec la…

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