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Charles Filiger (1863-1928)

Paris, Galerie Malingue, du 27 mars au 22 juin 2019

1. Charles Filiger (1863-1928)
Le Jugement dernier , vers 1891-1898,
Gouache, argent et or sur carton -
chaque panneau 42,2 x 26 cm
Indianapolis Museum of Art
Photo : Indianapolis Museum of Art
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C’est un artiste maudit qui prit soin de peindre le Jugement dernier sans distinguer clairement les Élus des Damnés ; du moins ceux-ci n’ont-ils pas l’air d’être chagrinés outre mesure (ill. 1). Quant au Juge, il est tout bonnement absent. L’œuvre aurait dû se présenter sous la forme d’un triptyque, elle se réduit à deux panneaux, deux attroupements de gens beaux et sereins.

Charles Filiger mena une vie de reclus au fin fond de la Bretagne, tourmenté par l’alcool, l’éther et la dépression, errant d’hospice en hospice dans ses dernières années, avant de trouver refuge auprès de la famille Le Guellec.
Il bénéficia de soutiens pourtant, dès le début, aussi bien artistiques que financiers puisqu’il eut l’heur de plaire à Paul Gauguin et à Antoine de La Rochefoucauld. Le premier le fit entrer au Salon des XX en 1891, le second devint son mécène, et facilita sans doute sa participation dès 1892 au salon de la Rose-Croix qu’il finança un temps. Mais rien n’y fit. «Je suis un non-sens vivant avec des apparences de résignation ou de calme ». Et ce non-sens n’eut plus besoin de paraître, il mourut en tombant dans l’oubli.
C’est André Breton qui le fit sortir à la lumière. Breton était passionné par Alfred Jarry et Jarry avait consacré un article à l’artiste dans Le Mercure de France en 1894. La première œuvre que le Surréaliste acquit était une Architecture symboliste aux deux taureaux verts (vers 1910) qu’il aurait volontiers baptisée Talisman si le titre n’avait déjà été pris par Sérusier.

Aujourd’hui la galerie Malingue consacre à Charles Filiger une véritable exposition scientifique, sous le commissariat d’André Cariou [1], qui réunit aussi bien des œuvres de collections privées que des prêts de musées. Le Jugement dernier,…

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