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Ambassade de France à Vienne

Auteur : Chantal Gastinel-Coural

Nous avons donné ici le compte-rendu, en date du 5 septembre 2009, du superbe ouvrage, impeccablement documenté, consacré à l’ambassade d’Italie à Paris (ex-hôtel La Rochefoucauld-Doudeauville) et publié cette année-là via la maison d’édition Skira [1]. Comme pour faire écho, du côté français, à cette intelligente initiative italienne, et non sans élargir le propos – la France a tant de belles ambassades ! –, la même année, l’éditeur Alain Finet (Editions internationales du patrimoine) lançait, en liaison avec le ministère des Affaires étrangères, une série de monographies sous le titre de Résidences de France [2]. Le livre de Chantal Gastinel-Coural [3] vient ainsi à point pour célébrer une ambassade, ambitieuse et mémorable s’il en est, celle de Vienne, l’un des plus remarquables édifices diplomatiques qu’entretient la France à l’étranger, à un emplacement on ne peut plus en vue dans la capitale autrichienne [4], non loin du fameux palais Schwarzenberg magnifié par l’architecte Fischer von Erlach. L’auteur, bien placée par ses anciennes fonctions au Mobilier national pour évoquer avec toute la précision nécessaire et… admirable l’évolution infiniment délicate du décor et de l’ameublement dans ce genre d’édifices officiels, avait déjà publié en 1990 dans le B.S.H.A.F. [5] un article extrêmement documenté sur l’ambassade en question qui complétait ou rectifiait sur divers points celui de Pierre Moisy dans la Revue de l’Art en 1974 [6]. Elle reprend son précédent travail en le mettant à jour et en le pourvoyant d’une illustration somptueusement persuasive.

1. L’ambassade de France à Vienne
Façade sur la place Schwarzenberg
Carte postale, 1909
Photo : archives de l’ambassade
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L’ambassade de France à Vienne (ill. 1) est en quelque sorte le tardif mais éclatant manifeste d’une volonté politique – la France opulente et conquérante de la IIIe République – et ce, en plein contexte du renouvellement international des formes artistiques sous le signe de l’Art Nouveau triomphant comme l’on sait à l’Exposition universelle de 1900 à Paris. La construction même d’une nouvelle ambassade était en soi un événement exceptionnel. En général, l’Etat préférait louer ou acheter des édifices déjà construits à d’autres fins. Telle fut longtemps la règle à Vienne, même si le lieu était à l’évidence de la plus haute importance pour la diplomatie française, eu égard à l’emprise de l’empire austro-hongrois dans l’Europe d’avant 1918. De fait, comme Chantal Gastinel-Coural le rappelle en ouverture dans son étude (p. 14-29), l’ambassade de France à Vienne avait toujours été logée dans le provisoire, à la merci de locations forcément dispendieuses de tel ou tel de ces palais aristocratiques si caractéristiques de la capitale impériale, une situation qui se perpétua jusqu’au début du XXe siècle. Si, à Paris, notons-le, on parle surtout d’Hôtels avec un grand H, à Vienne comme dans les villes d’Italie (et ce ne serait pas…

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