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Albrecht Altdorfer. Maître de la Renaissance allemande

Paris, Musée du Louvre

C’est un véritable gâchis : parmi les nombreuses expositions fantômes qui n’auront pas ou peu de visiteurs à cause de la crise sanitaire, celle que le Musée du Louvre a consacrée à Albrecht Altdorfer [1] méritait d’autant plus d’être vue qu’elle révèle un artiste méconnu, et qui risque bien de le rester, alors qu’il fait partie des grands maîtres de la Renaissance allemande aux côtés d’Albrecht Dürer, de Lucas Cranach et d’Hans Baldung Grien (ill. 1). Tous les quatre travaillèrent pour Maximilien Ier, tous les quatre collaborèrent d’ailleurs à un même projet pour l’empereur, l’illustration de son livre de prières. On ne sait si Altdorfer rencontra ses compatriotes, il les regarda en tous les cas.


1. Albrecht Altdorfer (vers 1480-1538)
Annonciation, 1513.
Gravure sur bois - 12,1 x 9,4 cm.
Paris, Bibliothèque nationale de France
Photo : Bibliothèque nationale de France
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Pourquoi est-il tombé dans l’oubli par la suite ? Sans doute parce que certaines de ses estampes ont été diffusées en très peu d’exemplaires, peut-être parce qu’il n’a pas publié de traité artistique, certainement parce que les sources écrites le concernant sont rares. De lui, on ne sait rien, ou pas grand chose. D’où vient-il ? De la ville d’Altdorf logiquement, mais il est mentionné pour la première fois en 1505 dans les registres de la ville de Ratisbonne comme peintre originaire d’Amberg. Est-il le fils d’Ulrich Altdorfer documenté en 1478 ? Rien ne le confirme. Erhard Altdorfer est considéré comme son frère, lui aussi peintre et graveur. Auprès de qui s’est-il formé ? On ne sait quels furent ses maîtres ni même s’il voyagea, contrairement à Dürer qui se rendit aux Pays-Bas et en Italie ; Altdorfer, c’est certain, vit les œuvres des maîtres italiens et notamment celles de Mantegna, mais peut-être les a-t-il seulement admirées par le biais des estampes. Avait-il un atelier ? Probablement, puisqu’il reçut des commandes bien trop importantes pour pouvoir y répondre seul ; d’ailleurs certaines œuvres suggèrent l’intervention de plusieurs mains.
Enfin, s’il fut catalogué avec Wolf Huber comme l’un des principaux représentants de « l’école du Danube », cette notion est aujourd’hui mise de côté, trop floue, définie par des limites géographiques et des critères stylistiques trop larges.


2. Albrecht Altdorfer (vers 1480-1538)
Saint François d’Assise recevant les stigmates, 1507
Huile sur panneau - 23,5 x 20,5 cm
Berlin, Staatliche Museen Gemäldegalerie
Photo : bbsg
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3. Albrecht Dürer (1471-1528)
Saint François recevant les stigmates, vers 1503-1504
Gravure sur bois - 22,6 x 15,4 cm
Paris, musée du Louvre
Photo : bbsg
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4. Albrecht Altdorfer (vers 1480-1538),
Saint Jérôme pénient, 1507
Huile sur panneau - 23,5 x 20, 5 cm
Berlin, Staatliche Museen zu Berlin Gemäldegalerie
Photo : BPK Berlin / RMN JP Anders
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