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Une politique patrimoniale exemplaire à l’hôtel de Bourvallais

1. Jean Dupas (1882-1964)
Figure allégorique, peut-être L’Abondance, novembre 1943
Encre et fusain sur papier - 26 x 19 cm
Paris, Ministère de la Justice
Photo : Aguttes
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Lors de la dernière édition des Journées du Patrimoine, les visiteurs de l’hôtel de Bourvallais, place Vendôme, ont pu découvrir ce que les lecteurs de La Tribune de l’Art soupçonnaient déjà : le Ministère de la Justice y mène une excellente politique patrimoniale. Les œuvres liées à l’histoire de la Chancellerie y sont volontiers valorisées et les services du ministère n’hésitent pas à profiter des opportunités offertes par le marché de l’art pour enrichir les collections. C’est ainsi que l’on pouvait découvrir en montant l’escalier le beau carton de Jean Dupas judicieusement préempté à Bordeaux voici bientôt deux ans (voir la brève du 21/10/19), précieux témoignage d’une commande inaboutie de tapisseries dont on connaît également des esquisses : deux d’entre elles, préemptées chez Osenat en février dernier (voir la brève du 10/3/21), étaient exposées pour l’occasion dans la salle suivante non loin du coffret du chancelier Dambray (voir la brève du 15/6/21). Une troisième les y avait rejoint : le Ministère de la Justice n’a en effet pas manqué d’acquérir - pour 571 € avec les frais - un troisième dessin (ill. 1) adjugé chez Aguttes lors de l’une des ventes Aristophil, le 8 juillet dernier. Ce n’était pas la première apparition de cette feuille sur le marché puisqu’elle avait déjà été proposée chez le même commissaire-priseur en juin 2018 : on y reconnaît une figure allégorique féminine couronnée de blé et tenant une botte d’épis qui pourrait évoquer Cérès, la déesse romaine des moissons et de la fertilité. Les trois thèmes initialement retenus pour la commande passée à Jean Dupas étant la Paix, la Fortune et la Justice, il serait tentant d’y voir une allégorie de l’Abondance qui aurait pu prendre place sur une tapisserie consacrée à la Paix ou à la Fortune. Le dessin est daté du mois de novembre 1943, comme l’une des études préemptées en février chez Osenat, et permet de mieux connaître cette commande avortée, que Jean Dupas tarda longtemps à exécuter mais à laquelle il travailla de la fin de l’année 1943 à 1945, sans que le projet ne puisse être mené à bien.


2. Jean Dupas (1882-1964)
La Marseillaise, 1945
Huile sur carton - 47 x 60,5 cm
Paris, Ministère de la Justice
Photo : Briscadieu Bordeaux
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Ces acquisitions du Ministère de la Justice ne sont pas seulement montrées à l’occasion des Journées du Patrimoine puisque le carton (ill. 2) préempté à Bordeaux - exposé en permanence sur le palier de l’escalier contrairement aux dessins qui doivent rester loin de la lumière - sera par exemple prochainement prêté à l’exposition très attendue que le Musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg, à la suite du Musée de la Révolution française de Vizille et avant le Musée d’histoire de…

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