La chapelle Saint-Joseph est désormais ouverte à tous les vents

28/1/21 - Patrimoine - Lille, chapelle Saint-Joseph - Chaque jour qui passe, la scandaleuse inaction du ministère de la Culture rapproche la chapelle Saint-Joseph de son tragique destin : la démolition. Nous renvoyons à nos précédents articles les lecteurs qui ne connaitraient pas encore cette affaire, et nous nous concentrerons ici sur les photographies que nous a fournies Étienne Poncelet de l’édifice tel qu’il se trouve aujourd’hui.


1. La chapelle Saint-Joseph, privée de ses vitraux
Photo : Étienne Poncelet
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Alors qu’un recours devant le Conseil d’État, hélas non suspensif, a été déposé par l’association Urgences Patrimoine, la dépose des vitraux a été complètement effectuée. Le monument se trouve aujourd’hui (et en plein hiver) ouvert aux quatre vents et les maçonneries sont désormais exposées aux intempéries, à la pluie comme au vent. Cela va entrainer, même si la démolition était reportée, des dégradations rapides, qui justifieront alors un état de péril accélérant encore la procédure de destruction.


2. La chapelle Saint-Joseph, privée de ses vitraux
Photo : Étienne Poncelet
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Face à cette situation lamentable, le ministère de la Culture joue la montre en se gardant de dire quoi que ce soit ou de répondre aux nombreuses voix qui se font entendre de toute part, y compris au niveau international avec l’ONG Europa Nostra. L’importance historique, architecturale et artistique du monument ne fait plus douter que Catherine Bourlet, l’architecte des bâtiments de France qui a donné son accord, Jean-Baptiste de Froment, le conseiller de la ministre et peut-être futur directeur général du patrimoine et de l’architecture qui ne comprend même pas le problème, Philippe Barbat, le presque ancien directeur général du patrimoine et de l’architecture qui ne voit pas de justification au classement, et Roselyne Bachelot, ministre de la Culture, qui fait « confiance à ses équipes » et qui pour cette raison est tout aussi responsable qu’eux.

Le devoir de ces gens-là était de demander l’avis de la Commission régionale du patrimoine et de l’architecture. Le rôle de cette commission, présidée par le préfet de région, et dont le secrétariat est assuré par la DRAC a justement pour rôle de statuer sur ce type de dossier, qui ne sont d’ailleurs pas si fréquents. Cela serait d’autant plus nécessaire que nous savons qu’au sein même de la DRAC les avis sont loin d’être unanimes et que beaucoup penchaient pour la conservation de la chapelle. Mais il suffit que Philippe Barbat ne trouve pas d’intérêt à celle-ci pour que celle-ci soit condamnée ! Voilà l’état de déliquescence actuel du ministère de la Culture.

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